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« Ahibbâ’i » de Julia Boutros

Hassan Nasrallah est devenu le secrétaire général de Hezbollah, parti islamique Chiite au Liban, en 1992, à juste 32 ans. Dès lors il déclare la guerre à Israël et réussit à stopper l’agression faite par cette dernière au sud du Liban. Les affrontements ont duré jusqu’en 2000, date à laquelle, Israël décide de se retirer.

En 2006, une deuxième attaque est faite au Liban. Les combats entre les troupes de Hezbollah et les soldats israéliens durent 34 jours avant un cessez-le-feu décidé par l’ONU.

Hassan Nasrallah fédère une sympathie de tous bords au Liban et ailleurs, car on le considère comme celui qui a su tenir tête aux Israéliens. Et même s’il a toujours affiché et assumé le caractère religieux de son parti, une grande partie des Libanais. Qu’ils soient sunnites ou chiites, musulmans ou chrétiens, ils le voient comme un leader politique et militaire qui a sauvé leur pays de l’occupation. En Août 2006, il fait un discours mémorable pour s’adresser aux Libanais, aux Arabes et aux Musulmans et les féliciter de la victoire. Il s’adresse aussi à ses troupes pour leur dire toute sa gratitude et combien il est important de continuer la résistance.

Cette même année, Julia Boutros, chanteuse libanaise, reprend des extraits de ce discours dans sa chanson « Ahibbâ’i » traduisible par « Mes chers »

« Ahibbâ’i » de Julia Boutros

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«Libertad» de Thomas Fersen

Cuba a toujours été un pays des plus emblématiques pour son attachement au régime communiste sous la gouvernance de Fidel Castro de 1960 à 2008. L’embargo imposé par les Etats-Unis l’avait isolé encore plus et en a fait un pays pittoresque qui n’évolue pas ou très peu avec le temps .

Le pays ne brille pas que par son tourisme et ses artistes. Dans les conditions sévères de l’embargo deux domaines ont su se développer pour faciliter l’indépendance et l’auto suffisance économiques de Cuba, à savoir l’agriculture biologique et l’industrie pharmaceutique.

Et même si l’embargo est levé grâce aux efforts mutuels de Raul Castro (frère de Fidel à qui il a cédé le pouvoir) et de Barak Obama, Cuba garde une authenticité et une images uniques qui attirent vers elle de plus en plus de touristes. Mais comme nombre de pays communistes, Cuba impose aux touristes l’obtention d’un visa. La durée maximale de ce visa est d’un mois renouvelable une seule fois dans l’année. Thomas Fersen évoque dans sa chanson Libertad (écrite et sortie avant l’avènement de Raul)son amour pour Cuba et l’envie de rester plus que deux mois par an.

«Libertad» de Thomas Fersen

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«Mach’hour Daghbaji» de Ismail Hattab

Mohamed Salah Zaghbani alias Daghbaji est né en 1885 dans la ville de El Hamma à Gabes. Il avait depuis sa tendre enfance une profonde haine envers les colons français. A l’âge de vingt-deux ans il accepta, vu la situation précaire qu’il vivait, d’être enrôlé dans l’armée de l’occupation. Il y resta cinq ans pendant lesquels il apprit ce qui se passait en Tunisie et surtout en Lybie d’où les échos de la résistance se faisaient de plus en plus entendre. Il partit alors rejoindre l’armée des résistants à Tripoli avant de décider de revenir pour combattre en Tunisie.

Daghbaji était un bon stratège, courageux et bon tireur. Il avait été le leader des fellaghas malgré son jeune âge et avait su esquiver les multiples guet-apens mis en place par les Français pour l’attraper. En 1921, il fut tout de même attrapé par l’armée italienne et remis aux Français.

Daghbaji fut exécuté le 27 avril 1924 sur la place publique. Lors de son exécution, il refusa qu’on lui bande les yeux. Il mourut souriant au milieu des youyous que lançaient ses proches, fières.

Feu Ismail Hattab nous chante dans la chanson « Mach’hour Daghbaji », traduisible par « le glorieux Daghbaji », l’épopée de ce martyr.

«Mach’hour Daghbaji» de Ismail Hattab

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«Master Blaster» de Stevie Wonder

En 1979, Le Zimbabwe était encore une colonie britannique. Même si ses voisins frontaliers, la Zambie et le Malawi, avaient déclaré leurs indépendances depuis 1964, le Zimbabwe n’avait pas pu se défaire du contrôle des Britannique imposé depuis 1840.

En 1978, le chef de gouvernement en place, Ian Smith, entreprit des pourparlers avec le mouvement des nationalistes noirs modérés. Ces pourparlers ont abouti à la constitution d’une nouvelle assemblée et d’un nouveau gouvernement qui seraient tous les deux constitués équitablement de noirs et de blancs. Mais cet acquis ne calma pas les ardeurs des révolutionnaires qui finirent par faire signer au gouvernement britannique les accords de Lancaster le 21 décembre 1979 première étape dans la proclamation du Zimbabwe comme pays libre et indépendant déclarée le 17 avril de l’année suivante.

L’automne de l’année 1980, Stevie Wonder chanta en live avec Bob Marley lors de la tournée de ce dernier aux Etats Unis. Pour l’occasion, Stevie Wonder écrivit « Master Blaster » (Meilleure musique) un air de Reggae pour rendre hommage à l’icône jamaïcaine et pour célébrer par la même occasion l’indépendance du Zimbabwe.

«Master Blaster» de Stevie Wonder

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«Al Watan Al Arabi» opérette de Mohamed Abd El Waheb

En 1956 Jamel Abd Ennaser avait nationalisé le Canal Suez, tournant le dos au financement occidental. Cette décision fit croître sa popularité dans beaucoup de pays arabes . Par la suite, quand Nasser a parlé de l’union arabe, un même vent de sympathie enthousiasma les populations arabes qui venaient, pour la plus part, juste de se défaire du colonialisme.

La propagande fut grande et le rêve berça les pays arabes de voir disparaître leurs frontières pour devenir unis dans un même état. Nasser avec son charisme et ses décisions audacieuses était le leader de cet espoir. La première concrétisation était venue par l’union entre l’Egypte et la Syrie, mais cette petite union ne dura que trois ans.

La défaite de l’Egypte lors de la guerre des six jours en 1967 eut l’effet d’un choc sur le monde arabe et ébranla leur confiance en Abd Ennaser et en son rêve d’union. Trois ans plus tard, Nasser décéda et le projet de l’union du monde arabe fut complètement abandonné. Certains pourtant n’oublient pas et gardent des décennies plus tard cette utopie.

De la vie de Nasser, une grande propagande eut lieu, notamment artistique et menée entre autres par le grand Mohamed Abd El Waheb qui composa l’opérette  » Al Waten Al Arabi » traduisible par « Le monde arabe ».

«Al Watan Al Arabi» opérette de Mohamed Abd El Waheb

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« Khawuleza » de Miriam Makeba

Le 21 mars 1960, douze ans après l’instauration du système de l’apartheid en Afrique du Sud, des manifestations avaient été organisées dans les Township (les quartiers pauvres des noirs) pour dénoncer l’obligation pour les noirs de se munir d’un « Pass » (passeport interne) et la rémunération dérisoire de la journée de travail.

A Sharpeville, une township réputée calme et sans problèmes, les habitants étaient partis manifester devant le poste de police. Les quelques agents qui s’y trouvaient, furent impressionnés par la foule qui s’amassait et appelèrent du renfort. On leur envoya depuis Johannesburg des chars et des avions. Les manifestants, en majeur partie des femmes, des enfants et des vieillards, ne se défirent pas de leur bonne humeur et ne se montrèrent, à aucun moment, violents. Pourtant, un cafouillage du commandant donna le départ aux tirs de feu des policiers, qui firent tomber 69 morts et quelques 200 blessés.

Pendant des années et des années après, les enfants des Townships, accouraient dès qu’ils voyaient s’arrêter une voiture de police dans leurs quartiers. Apeurés, ils criaient à leurs mères de crainte qu’elles ne soient arrêtées « Khawuleza, Khawuleza Mama » ce qui signifie « Dépêche-toi Mama ».

Ces mots ont été chantés par Miriam Makeba en 1966.

« Khawuleza » de Miriam Makeba

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« Sunny » de Bobby Hebb

John Fitzgerald Kennedy, 35ème président des Etats unis, fut assassiné le 22 novembre 1963 dans le cortège présidentiel qui l’emmenait à travers Dealey Plaza à Dallas en Texas. Dans la voiture décapotable, sa femme Jacqueline était à ses côtés et a été la première à constater sa mort. Lee Haverey est suspecté et arrêté par la police quelques heures plus tard mais fut à son tour tué lors de son transfert de la prison de Dallas.

JFK, élu président à l âge de 43 ans, était charismatique et ambitieux. Il voulait changer la politique étrangère des Etats-Unis et relancer l’économie. Sa politique était pourtant perçue comme laxiste et fortement contestée. D’où la théorie très sérieuse du complot organisé par ses ennemies dans la droite réactionnaire.

JFK menait déjà sa campagne électorale pour être réélu et avait beaucoup de chances d’y réussir. Les Americains aimaient ce président qui promettait un meilleur lendemain en réactivant l’économie et en donnant les pleins droits aux noirs en égalité avec les blancs.

En apprenant la nouvelle de son assassinat, Bobby Hebb en fut fortement attristé et voulut lui rendre hommage par une chanson optimiste et ce fut « Sunny ».

« Sunny » de Bobby Hebb

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« Mad about you » de Sting

Selon le récit biblique, un soir, alors qu’il était sur la terrasse de son château, le roi David vit  Bethsabée se baigner  et en tomba fou amoureux. Mais en ce temps, elle était encore la femme d’Urie, l’un de ses soldats partis faire la guerre en son nom.

Il eut une relation adultère avec elle et elle ne tarda pas à tomber enceinte à cause de cette aventure. Il ordonna alors à ses soldats de mener un combat risqué dans le seul but de faire tuer Urie. Urie mourut et le roi David épousa Bethsabée mais le prophète Nathan le prévint que Dieu le punira pour cet amour injuste. Le fils de David et Bethsabée qui naquit peu après leur union tomba malade. Le roi David partit s’isoler et implorer le pardon de Dieu jusqu’à ce que son fils meure.

Cette histoire d’amour inspira à Sting sa chanson.

« Mad about you » de Sting

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«Al Quds» de Feyrouz

Al Quds, Jérusalem, la plus ancienne des villes de Palestine et une des plus anciennes au moyen orient, est emblématique pour les trois religions monothéistes : Judaïsme, christianisme et Islam. La ville dont les lieux sacrés comptent le mur des lamentations, le Saint Sépulcre et la mosquée Al Aqsa, est occupée aujourd’hui par Israël.

Cette ville où a vécu et est mort le Christ et qu’a visitée le prophète Mohamed à dos du Bouraq pendant la nuit sacrée est aussi revendiquée par les juifs comme la capitale de la terre promise par Dieu au peuple élu.

Jérusalem est depuis 1988 palestinienne mais La Palestine n’a jamais réussi à y siéger officiellement. Les palestiniens, avec les deux communautés musulmane et chrétienne, ne cessent de revendiquer leur droit à nationaliser Jérusalem, même par la force et c’est ce que chante Feyrouz dans cette chanson.

Al Quds de Feyrouz

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« Whatever Lola Wants » de Sarah Vaughan

Lola Montez est une courtisane irlandaise qui est née en 1821 et morte en 1861 à New York. Née Marie Dolores Eliza Rosanna Gilbert, elle vécut une enfance tumultueuse avec la mort de son père du Cholera et l’éloignement de sa mère qui se remariât. Elle se mariât jeune, à seize ans, avec un lieutenant de l’armée de la Grande Bretagne, mais cinq ans plus tard, elle le quittât pour devenir danseuse exotique. Elle se choisit Lola Montez comme nom de scène.

Lola Montez a eu plusieurs amants, notamment parmi les intellectuels dont elle était proche tels que Alexandre Dumas fils mais elle est surtout connue pour sa liaison avec Louis Ier de Bavière. Lola profita de l’affection que lui portait le roi, mais dut faire face à l’aversion des Bavarois à son égard quand ils surent qu’elle voulait devenir Bavaroise et noble. Leur haine lui fit fuir La Bavière vers New-York. Aux Etats-Unis, elle débuta une carrière d’artiste avec une deuxième expérience de mariage qui échoua. Elle continua sa carrière en Australie, mais retourna pour finir ses jours à New York dans la maladie et le besoin.

Lola était consciente de son influence et de son effet. Elle disait souvent : « What ever Lola wants, Lola gets » ce qui signifie « ce que Lola veut, Lola l’obtient ». Cette expression inspira la chanson « Whatever Lola Wants » écrite par Richard Adler and Jerry Ross en 1955 et chantée par Gwen Verdon dans la comédie musicale « damn yankees ».

Ici je vous propose la version de Sarah Vaughan.

« Whatever Lola Wants » de Sarah Vaughan