L’esclavage était une pratique courante sévissant en Tunisie. les esclaves étaient ramenés de l’Afrique noire mais étaient aussi capturés pendant les razzias en Europe. Jusqu’au dix-neuvième siècle, les sérails des palais des Beys tunisiens étaient pleins de servantes noires mais aussi d’odalisques avec un même statut: celui d’esclave. Si les deuxièmes pouvaient acquérir un rang de concubine ou d’épouse, les premières restaient strictement des esclaves dénommées « Chouchana » par référence à leur couleur.
Le 23 janvier 1846, Ahmed 1er Bey a aboli officiellement l’esclavage sur tout le territoire tunisien. il a fallu encore quelques décennies pour que la pratique cesse. Malgré tout ce temps passé, des relents de racisme persistent dans notre dialecte perçus dans quelques termes utilisés encore de nos jours tels que : « wsif » traduisible par servant ou « kahlouch » traduisible par Negro. Par contre le mot « chouchan » ou « chouchana » traduisible par servant noir ou servante noire disparait. Il est chanté dans ce poème du malouf tunisien. Le texte y est explicite et relate les agissements d’un temps révolu. Le premier vers de ce poème dit: » je ne suis pas ton maître aujourd’hui O chouchana!, mon sort est entre tes mains »