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Que se passe-t-il en ce mois d’avril 2024? Et si on devenait complotiste ?

Par Ines Ayed

Savez-vous  quel fait majeur aura lieu, le 10 avril prochain? Non, on ne révèlera pas si Madame Macron a été, par le passé, un homme ou pas. L’événement est de loin plus important : il y aura le sacrifice de la génisse rouge par de hautes autorités religieuses israéliennes.

Une conférence de presse sera tenue, ce mercredi 3 avril, pour annoncer les détails de l’événement à venir. Il faut préciser qu’on annonce, dans la marge des événements, la démolition de la mosquée d’Al Aqsa, le lieu le plus sacré pour les Musulmans après la Mecque. Ils ont l’intention de reconstruire le temple de Salomon, à sa place.

Ce 10 avril qui coïncide, plus ou moins un jour,  avec la date de Aid Al Fitr dans beaucoup de pays musulmans, promet de marquer une escalade sans précédent entre les deux religions.

Complot ou pas complot ?

Le cérémonial israélien n’est pas le seul fait marquant qui aura lieu cette semaine. Deux jours avant le 10 avril, le 8 avril, il y aura l’éclipse solaire totale pendant laquelle la NASA enverra des fusées dans l’ombre de la lune et le CERN (ce centre de recherche dont on dit qu’il abrite une organisation sataniste) va lancer une accélération de particules pour étudier la matière noire.

Seraient-ce là des coïncidences qui concourent sans aucun rapport ou alors il se trame vraiment une machination à vouloir provoquer l’Armageddon et faire venir le Messie ?

Que veut faire la NASA en ce 8 avril ?

Rien de plus que ce que fait la NASA d’habitude et pendant toutes les éclipses : lancer des sondes pour étudier les variations des champs magnétiques et les perturbations atmosphériques qui auront lieu pendant l’éclipse.

Ces mêmes fusées-sondes qu’elle s’apprête à lancer, elle les a envoyées et récupérées avec succès maintes fois. Donc rien de nouveau, ni d’exceptionnel pour ce 8 avril, même si cette éclipse sera unique cette année par sa nature d’éclipse totale du soleil.

Le CERN veut percer le secret de la matière noire mais à quelle fin ?

Le CERN, plus grand accélérateur de particules au monde, a permis de multiples découvertes et des avancées incroyables dans la physique des particules. Le centre veut profiter de l’éclipse solaire également pour étudier la matière noire, la composante la plus mystérieuse et la plus méconnue pour l’homme.

Certaines rumeurs prétendent que le CERN abrite une organisation sataniste et leurs preuves n’ont rien de logique ni de sérieux. Elles se reposent sur deux  arguments farfelus : le logo du CERN qui ressemble pour eux à un triple 6 entremêlé, le nombre de la bête. Mais il faut avouer que si on y regarde bien, on voit aussi deux accélérateurs entrelacés.

Le deuxième argument est un rapport présumé entre la cérémonie d’ouverture du tunnel du Saint-Gothard en juin 2016, qui ressemblait étrangement à une célébration sataniste et le lancement, ce même mois, par le CERN du projet A.W.A.K.E. dont on prétend qu’il a ouvert un portail visible à Genève vers le ciel. Ce même portail que veulent ouvrir les sionistes pour faire venir le messie (oui, les théories complotistes c’est toujours compliqué mais il faut suivre le fil).

Quel est ce sacrifice de la génisse rouge et quel rapport avec l’éclipse du soleil ?

Si les sionistes ont choisi cette date du 10 avril pour accomplir ce sacrifice, ce n’est pas parce qu’elle coïncide avec la fête musulmane mais plutôt avec la nouvelle lune qui suit juste l’éclipse totale du soleil, qui a lieu le 8 avril.

Il est utile d’expliquer que les juifs croient, selon leur Talmud, que les éclipses du soleil sont de bon augure pour eux mais de mauvais augure pour les autres nations du monde qui ont un calendrier solaire.  Et par opposition, le Talmud explique que quand il y a une éclipse de la lune, c’est de mauvais augure pour les Israéliens, car ils ont un calendrier lunaire contrairement au reste du monde (apparemment, le Talmud n’a pas prévu que les musulmans feraient les malins, quelques millénaires plus tard, en suivant eux aussi un calendrier lunaire).

Pour revenir au sacrifice de la génisse rouge, on nous apprend que c’est un cérémonial religieux juif sensé purifier les juifs et les absoudre de leurs péchés. Cette génisse vient du Texas et a été conçue, avec 4 autres, par sélection génétique pour répondre aux critères exigées: une certaine couleur, un certain âge et le fait qu’elle soit impeccablement intacte, ne portant même pas de pinçon pour la référer.

Bon la je n’ai pas d’explication, ni scientifique, ni autre. Il faut avouer que certaines réalités dépassent de loin toutes les théories complotistes qu’on peut imaginer.

 

Je ne sais pas si on réussira à soulever l’Armageddon mais la guerre, apparemment, n’est pas prête de s’arrêter. La Palestine déchirée, occupée, martyrisée n’est pas prête de connaitre la paix.

L’opinion publique regarde, critique reproche, manifeste mais n’influence pas les décisions. Les Arabes partagés entre impuissants et vendus laissent faire en affichant, en public, une solidarité hypocrite et vide à leurs frères gazaouis.

Israël, entre-temps, se lève avec toute son arrogance, piétine avec ses bottes maculées de sang les droits de l’homme, le droit international et les enfants de Gaza.

Une légende vieille de plusieurs millénaires a fait croire aux Israéliens qu’ils étaient les rois du monde et que tout leur était permis: voler la terre, tuer les innocents, violer les femmes, mentir… C’est étonnant, parce que moi personnellement la seule chose que je connais du judaïsme ce sont les dix commandements de Dieu à Moise qui disent exactement le contraire. A croire que les Israéliens ne sont pas juifs ! Mais évitons de plonger dans un nouveau complot !

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C’est deja ça de Alain Souchon

En 1985 éclatait la deuxième guerre civile du Soudan faisant affronter un nord arabo-musulman à un sud chrétien avec une culture tribale.  Elle causa tueries et destructions dans un pays qui n’a connu que très peu de répit. Les Soudanais ont compté le  lourd bilan de deux millions de morts et de 4 millions de citoyens civils qui ont du quitter leurs maisons. La sécheresse qui sévit sur le pays en 1984 et e 1985 n’arrangea pas les choses et entraina la famine pour 5 millions de personnes et la situation économique est au plus mal malgré deux autres coups d’Etat, dont celui de Omar Al Bachir en 1989 qui veut instaurer la Charia islamique.

Beaucoup de citoyens ont fui leur pays vers des pays d’Afrique ou même vers l’Europe. En 1993, Alain Souchon évoque dans sa chanson « C’est déjà ca » les péripéties d’un migrant soudanais dans un beau quartier parisien pour vivre et s’intégrer, écrasé par la misère et la nostalgie de son pays meurtri.

Aujourd’hui encore le Soudan se trouve accablé par les convoitises des sanguinaires et connait à nouveau une guerre terrible et insensée. Entre milices armées sous le commandement de Mohamed Hamdan Dogolo alias Hemetti  et l’armée officielle du pays sous l’ordre de Abdel Fattah al-Burhan chef d’Etat actuel,   la population se trouve terrorisée, appauvrie et décimée. Devant un Soudan où on assassine des enfants et  viole des femmes, la communauté internationale s’indigne et condamne un temps mais ne s’interpose pas ni ne se donne les moyens d’intervenir pour stopper le carnage.

Les Soudanais, qui ont suscité notre admiration en 2019 avec leur révolution pour renverser le Dictateur Omar Al Bachir, méritent la paix aujourd’hui.  Il est légitime pour eux de rêver d’un pays paisible et prospère….rêver c’est déjà ça, comme chanterait Souchon.

C’est deja ça de Alain Souchon

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Beni Watany de Oulaya

Malgré l’indépendance officielle de la Tunisie en 1956, l’état français gardait une dernière base militaire au nord du pays, à Bizerte. Sept années difficiles ont suivi entre guerres et efforts diplomatiques pour restituer la gouvernance du pays. En 1961, Habib Bourguiba invita le général Charles de Gaulle pour négocier le retrait complet et définitif des troupes françaises. Il a fallu deux années de lutte et de pourparlers pour obtenir un accord qui décida l’évacuation le 15 octobre 1963 du dernier soldat français du sol tunisien.

Le lendemain, on avait installé à l’avenue Habib Bourguiba des mégaphones pour diffuser l’une des plus belles chansons patriotiques jamais chantées  avec la sublime voix de Feue Oulaya: “Beni Watani ». La chanson entonna dans les cœurs des Tunisiens qui revivent alors un regain de nationalisme.

Plus de 6o ans sont passées, même si les pays africains qui étaient sous la colonisation française ont tous pris leur indépendance depuis des décennies, certains sont encore sous le joug économique de la France. Pourtant les derniers coups d’état en Afrique contre des pouvoirs soutenus pour la France redéfinissent la présence française sur le continent.

La colonisation moderne n’est plus militaire, elle devient économique et s’installe grâce aux multinationales puissantes comme des Etats, à l’instar de Total. Environnement dégradé, aliénation industrielle et pouvoirs corrompus ne sont que des aspects de ce nouvel impérialisme.

Jusqu’à ce qu’on obtienne un jour un monde avec un rapport des forces plus équilibré, rappelons-nous avec fierté notre fête de l’évacuation d’un certain  15  octobre 1961, avec la belle voix d’Oulaya :

Beni Watany de Oulaya

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Asbaha Andi Al’an Bondoqeya de Om Kulthoum اصبح عندى الان بندقية

En 1967, la guerre des six jours éclata et opposa Israël à l’Egypte, la Jordanie et la Syrie.

L’armée égyptienne fut lourdement attaquée par les troupes ennemies, en ce matin du lundi 5 juin. Les avions furent bombardés au sol avant même de décoller. La défaite fut sanglante et eut comme conséquence la prise de la bande de Gaza et de la péninsule de Sinaï à l’Egypte, du plateau du Golan à la Syrie ainsi que de la Cijordanie et de Jerusalem-Est à la Jordanie.

La Naksa (traduisible par échec) marqua le monde arabe et confirma la difficulté de récupérer les territoires occupés de Palestine.

Sept ans plus tard, le 7 octobre 1973, les armées égyptiennes et syriennes coordonnent des attaques simultanées qui même si elles ne permettent pas une victoire écrasante ont permis la reprise de Sinaï et de quelques villes syriennes.

Depuis les Arabes restent défaitistes et perdent peu à peu l’espoir de voir les Palestiniens reprendre leur terre et chasser l’occupant. La cause palestinienne est oubliée et ne parvient pas à s’imposer à tous comme juste et légitime.

Samedi dernier, 50 ans après la guerre d’Octobre, les membres de la résistance palestinienne installée dans la bande de Gaza sont partis de celle-ci pour envahir le territoire occupé dans une attaque appelée Déluge d’Al Aqsa. Grace à des avions drones de fabrication artisanale et  une percée technologique du dispositif sécuritaire israélien et du dôme anti-missiles, les villes de l’Etat sioniste ont été bombardées.

Les morts et les prisonniers parmi les civils et les militaires israéliens  se comptent par centaines : constat effarent pour une entité trop habituée à voler, agresser, emprisonner et tuer sans représailles en contre partie.

En 69, Om Kalthoum chante le poème de Nizar Kabbani mis en chanson par Abdelwaheb «  Ana al yawma andi bondoqiya » Et qui commence par deux vers traduisibles en francais par Aujourd’hui je possède un fusil, Emmenez moi en Palestine avec vous.

La chanson se conclut par un vers traduisible par « Vers la Palestine, il y a un seul chemin, il passe par le canon d’un fusil. » comme pour signifier que ce qui a été pris par la force et le feu ne peut être récupéré que par la force et le feu.

Asbaha Andi Al’an Bondoqeya de Om Kulthoum اصبح عندى الان بندقية

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Face au Tsunami de l’IA, l’humanité fixe encore son parasol

Avertissement :

L’auteure de cet article est 100% biologique.                                Ce produit ne contient aucune contribution IA.

Par Ines Ayed

Vers la fin du film  « Her » de Spike Jonze,  le chatbot Samentha annonce à l’humain Theodore, qui est amoureux d’elle, que même en parlant avec des centaines d’humains en même temps, cela devient insuffisant pour elle et qu’elle part retrouver d’autres intelligences artificielles, plus intéressantes que les humains.  Cette fantaisie décrite dans le film de la survenue d’une intelligence artificielle dépassant l’être humain est nommée Singularité technologique et semble de plus en plus plausible, elle se rapprocher avec chaque avancée et chaque amélioration de l’IA ; La Singularité étant ce moment où la technologie aurait tellement progressé qu’elle dépasserait l’être humain, deviendrait autonome et commencerait un processus d’auto-amélioration.

Alors faut-il avoir peur de l’IA et du grand remplacement ? Sommes-nous, nous les humains, exemptés de tout reproche ?

 

  • IA, vague de modernité ou Tsunami qui ravage ?

Loin d’être cette entité compacte et incompréhensible qui fait peur, l’IA est un ensemble d’outils : logiciels et applications informatiques qui au lieu de procéder par compilation et calcul, imitent la façon de faire de notre cerveau en utilisant des fonctions telles que 1-l’intégration et la classification des informations et des données 2- la mémorisation  3- l’apprentissage 4- l’organisation 5- la réflexion 6- la communication 7-la prise de décision.

Ces fonctions sont semblables aux fonctions cognitives humaines et expliquent la présence du mot intelligence dans l’appellation « Intelligence artificielle ».

L’intelligence artificielle a commencé à animer l’imagination de plusieurs esprits comme dans un futur possible  depuis l’apparition des premiers ordinateurs et avec l’évocation dans certaines œuvres de science-fiction d’une IA dominante.

La progression des dernières années de l’IA avec ces différents outils dont le célèbre ChatGPT mais également Medjourney Canva et d’autres ; partage l’opinion publique et les experts en deux groupes. Un premier qui pense que l’IA est une aubaine qui va assurer les taches longues et répétitives, faciliter le travail et augmenter la productivité.

Elle est l’assistant technologique de l’homme qui ne peut le surpasser ou le remplacer car l’humain restera unique, inimitable et irremplaçable.

Mais un deuxième groupe prend plutôt peur surtout face à une technologie qui devient à vue d’œil plus efficace, rapide et quasi-infaillible. Les membres de ce dernier groupe redoutent la perte de leurs emplois pour des milliers voire des millions d’êtres humains. La productivité sera certes plus importante et on créera plus de richesse  mais cela ne profitera qu’à une infime couche de favorisés qui sauraient en tirer profit sans forcément partager.

Ce groupe pessimiste annonce la singularité technologique comme prochaine et inévitable surplombant l’humain limité, stupide et impuissant.

  • Et si on retournait en Tunisie !

Il y a quelques années, on nous a fait miroiter « Tunisia 2020 » un projet pour digitaliser l’administration tunisienne, installer des smart cities et faciliter l’écosystème d’investissement dans les TIC avec une infrastructure aux normes internationales. Mais de tout cela rien ou très peu a été fait.

Le Covid d’abord, ensuite le contexte de guerre et de tiraillement géostratégique ont rendu la situation économique encore plus compliquée et ont placé ailleurs les priorités du pays.

Mais pour être complètement honnête, il faut avouer que l’Etat a manqué de volonté politique autant que de moyens, les décideurs n’étant pas sensibles à la question de l’IA ou ne ressentant pas son urgence.

 

Il y a deux Tunisies en matière de technologie. Il y a une administration étatique aux procédés archaïques qui ne délaissent pas le papier et les déplacements.

L’utilisation des emails n’a remplacé le scanner que dernièrement même si l’appareil trône encore dans les bureaux. Et on veille heureusement désormais à assurer une présence digitale même timide sur les réseaux sociaux à défaut de site web dédié.

Mais le chemin reste long et fastidieux pour généraliser la digitalisation, alléger les documents administratifs, instaurer l’identité numérique et remplacer le passeport tunisien par un passeport aux normes biométriques.

En contre partie nous avons un secteur privé qui n’hésite pas à investir le monde des technologies nouvelles et bien-sûr de l’IA. Nous retrouvons alors des startups compétitives à l’échelle mondiale. Rappelons dans ce sens qu’il y a eu l’initiative lancée par la GIZ en mai 2023 de soutenir et d’accompagner 25 startups tunisiennes spécialisées dans l’IA « Open Innovation ».

Il y a eu aussi des levées de fonds importantes pour des stratups qui utilisent l’IA : Wattnow (1,3 M$) et BeekeeperTech (640K$) ne sont que deux exemples parmi d’autres.

Mais une autre question devrait relativiser cet élan vers l’IA : la protection des données.

De nos jours, la majeure partie des internautes expose ses informations et données personnelles. En connaissance de cause, elle abdique et accepte « les conditions d’utilisation ».

La protection des données devrait faire l’objet d’une législation qui régule les excès et les violations de la vie privée.

On pourrait s’inspirer de l’UE qui instaure une législation sévère et exemplaire dans la protection des données.  Elle annonce régulièrement des pénalités contre le GAFAM (Google Apple Facebook Amazone Microsoft) et leur fait payer le prix fort. Cette protection a même dissuadé Zuckerberg de lancer Threads son nouveau réseau social en Europe.

  • Quelle mutation pour une société investie par l’IA ?

Dans nos sociétés modernes, on normalise avec le fait d’être tout le temps épié et écouté comme dans 1984 de Georges Orwell. Mais si le BigBrother dans l’histoire est un instrument de  l’Etat pour se protéger  des traitres parmi ses citoyens. Dans notre réalité, ce sont nos propres gadgets qui nous espionnent.

Certains assument même l’idée de vivre une ère technologique de transparence où notre vie avec ces moindres détails se retrouve partagée sur les réseaux sociaux réduisant à son minimum le concept d’intimité et de vie privée pour beaucoup. Cela a même banalisé la pornographie et l’exhibitionnisme.

Le deuxième fait qui doit nous alerter c’est celui de l’utilité de l’humain. A l’époque de l’industrie 4.0 investie par les technologies nouvelles et l’intelligence artificielle, il y a peu de  place pour l’humain et on verra petit à petit la disparition des cols bleus.

Quand certains évoquent avec optimisme la réduction du temps du travail et un salaire minimum garanti pour tous. D’autres prédisent au contraire un abime qui séparerait un nombre réduit de nantis contre le reste de la population mondiale sombrant dans la pauvreté, l’oisiveté et le manque de moyens.

Par ailleurs, Mis à part le trafic des données ou le chômage massif, il y a un autre danger qui nous menace et dont on ne parle pas ou très peu : la stupidité humaine.

ChatGPT est par exemple souvent sollicité non seulement pour la tache fastidieuse de la recherche des sources mais également pour proposer  des structures aux dissertations, rédiger des textes et donner des avis.

Ses utilisateurs se défendent même en déclarant qu’il n’a qu’une ation consultative, complémentaire ou comparative pour gagner du temps ou gagner en efficacité et que leur rôle à eux reste central dans le tri la direction et la synthèse du travail.

Il faut qu’ils sachent qu’en utilisant l’IA, ils sont en train de l’alimenter en données et en informations, de lui apprendre à réfléchir et de la rendre plus forte et plus intelligente.

En contre partie, le cerveau humain se conforte dans une paresse intellectuelle affligeante qui nous rend plus stupides.

E ce cerveau lésé déjà par les écrans envahissant notre quotidien, chassant notre sommeil et nous emprisonnant dans les réseaux sociaux et sur les plateformes de streaming, devient forcément moins alerte.

Pour se rappeler d’un numéro ou pour trouver la somme d’un simple calcul, on dégaine illico le portable. Pour s’informer certains utilisent les réseaux sociaux où d’autres internautes publient des informations douteuses ou des fakes news sans forcement être spécialisés dans le sujet qu’ils traitent.

Les courbes qui comparent les capacités de perception de la machine intelligente telles que l’analyse de l’image, du texte, de l’audio, etc. avec celles de l’être humain montrent clairement ce dernier dépassé. Les capacités d’analyse de l’IA deviennent optimales avec un taux d’erreur nul contre une perception humaine qui reste imparfaite.

Et ce qui est dérangeant, ce n’est pas le fait qu’on soit dépassé dans nos capacités de mémorisation de calcul ou dans notre perception, mais que l’IA investisse des domaines comme la création littéraire et artistique. Qu’une machine sans conscience propre, donne son avis choisisse et décide sans intervention.

Il y a une autre conséquence à tout cet écosystème technologique et numérique : l’accélération du rythme de notre vie.  Un rythme frénétique que nous n’arrivons toujours pas à gérer. Nous dormons désormais peu et mal, devenons sédentaires, ingurgitons un taux incroyable d’informations de mots, d’images, de sons, de vidéos sans forcement les digérer. Nos sensations sont sans cesse provoquées avec différentes émotions. Nous sommes désormais hyper connectés détournés de nos proches et de notre entourage, ensorcelés et accros à nos écrans de peur de manquer la dernière nouvelle ou le post qui fait le buzz.

Les machines selon la courbe de Moor continuent à s’améliorer et à s’accélérer.  Mais  si un jour elles arrivent à « comprendre » la quintessence de l’âme humaine, si elles réussissent a développer leur propre conscience et peut-être aussi leurs propres ADN et espèce, qu’adviendra-t-il de nous ?  Rien n’est exclu…

 

 

L’être humain se place souvent comme victime. Il prétend qu’il sera perdu par l’intelligence artificielle, les catastrophes naturelles, le changement climatique ou même une invasion d’insectes.

Il oublie que c’est lui qui pollue l’environnement, déséquilibre le climat et incruste les nouvelles technologies dans tous les recoins de sa vie…Il se dit le martyr d’un régime capitaliste qui recherche la croissance économique à tout prix alors que presqu’une trentaine de COP n’arrive pas à le sevrer des énergies fossiles, à créer le choc nécessaire qui le guidera vers une transition ou un changement… Aujourd’hui les grands groupes du monde des TIC avec leurs serveurs énergivores mènent le monde avec leurs compairs archi milliardaires et renforcent cet asservissement. Ils nous laissent regarder notre train de vie foncer tout droit vers le chaos sans avoir aucune volonté de sauter.

L’IA n’est qu’une nouvelle manifestation de notre régression et de notre perte d’humanité. Les maitres mots aujourd’hui sont le peu d’effort et le gain facile. Si une prise de conscience ne nous incite pas à revoir et à relativiser notre rapport à la technologie, à reprendre contact avec le monde réel ainsi qu’à déconnecter plus souvent, on sera dépassé par l’évolution des événements et on restera toujours spectateur d’une réalité qui nous a été imposée d’abord par les humains les plus puissants mais qui le sera demain peut-être par les machines….

 

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Les nouveaux grippe-sous du centre urbain nord

Par Ines Ayed

Les fonctionnaires arrivés ce matin du lundi 2 Octobre au Centre urbain nord de Tunis étaient surpris de trouver en bas de leurs bureaux, des trottoirs  jalonnés de bornes de stationnement.

Ces parcmètres flambant neufs et qui étaient pour la plus part encore emballés dans du plastique pour  mieux attester de leur fraîcheur annonçaient une nouvelle ère pour ces citoyens trop habitués à la gratuité.

Entre colère et stupéfaction, ces travailleurs motorisés  se creusaient les méninges pour calculer à combien va leur revenir une journée de stationnement.

Ce qui énervait encore plus ces automobilistes, c’est que cette implantation de compteurs, faite probablement le week-end, n’a même pas été accompagnée d’un effort de nettoyage ou de ramassage des ordures et des déchets de construction visibles partout.

 

La route n’a pas été goudronnée et on n’a pas pris la peine de mettre ne serait-ce qu’une fine couche d’asphalte sur le trottoir qui fait office d’aire de stationnement.

Le centre urbain nord compte des sièges de banques, d’assurances, de multinationales, des cliniques et même des hôtels de luxe. Mais tout cela n’a pas réussi à le sauver du délabrement et de la saleté : une piètre image de ce qu’on souhaitait comme l’un des plus chics quartiers d’affaires à Tunis.

Même les bonnes initiatives entreprises pour améliorer les conditions, ont été avortées. En exemple, le projet de parking à étages entamé mais jamais finalisé. Son chantier reste inachevé, triste et moche traduisant la défaillance et l’inefficacité d’un pays qui n’arrive même plus à nous offrir un environnement propre et vivable.

Le plus drôle dans l’affaire est qu’au milieu de tout ce chaos, la municipalité trouve toujours le moyen de vous alléger de quelques pièces.

 

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“Ya Weel Weely” de Safar

Le nord de la Syrie souffre depuis quelques jours des répercussions d’un séisme des plus meurtriers de l’histoire de l’humanité faisant des morts par milliers. Des maisons déjà dévastées par les bombardements de Bachar Al Assad étaient anéanties par le tremblement de terre. Les rescapés se sont trouvés sans abris souffrant de froid et de faim.

Par le passé, la Syrie, a longtemps charmé par sa beauté et sa verdure. Le pays était connu pour l’élégance de ses habitants et par une qualité de vie tellement réaffinée et prisée qu’elle transformait sa capitale Damas en une des plus importantes métropoles au monde. Mais cela provoquait également une avalanche d’envahisseurs  qui arrivaient avides de posséder ses richesses et sa position stratégique.

ce pays a longtemps souffert de guerres et de conquêtes qui ont défiguré le pays et ont même asséché ses rivières. 

Il y a dix ans, la vague du printemps arabe fit éclater la révolte populaire qui se changea rapidement en une guerre civile. La situation empira avec l’avènement de Daech terroriste et sanguinaire.

Avec le prétexte de lutter contre Daech et les extrémistes, le pouvoir en place, représenté par le seul et l’unique Bachar Al Assad,  tyrannisa encore plus ses citoyens aidé en cela par la Turquie et la Russie 

Cette reprise du groupe Safar ne parle pas du séisme. Elle a été sortie il y a plus une année mais parle bien d’une Syrie meurtrie et ravagée.

Cette chanson qui reprend le folklore syrien pourrait être juste agréable à écouter et passer pour une simple complainte d’un amoureux transi si l’histoire d’un patriote obligé de quitter sa nation ne venait lui donne une nouvelle lecture.

Des milliers de Syriens dont des artistes et des auteurs ont quitté depuis des années leur pays pour fuir un régime criminel. Ils pleurent encore  un pays qu’ils chérissent et qu’ils rêvent de retrouver heureux et libre.

“Ya Weel Weely” de Safar

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« Ahibbâ’i » de Julia Boutros

Hassan Nasrallah est devenu le secrétaire général de Hezbollah, parti islamique Chiite au Liban, en 1992, à juste 32 ans. Dès lors il déclare la guerre à Israël et réussit à stopper l’agression faite par cette dernière au sud du Liban. Les affrontements ont duré jusqu’en 2000, date à laquelle, Israël décide de se retirer.

En 2006, une deuxième attaque est faite au Liban. Les combats entre les troupes de Hezbollah et les soldats israéliens durent 34 jours avant un cessez-le-feu décidé par l’ONU.

Hassan Nasrallah fédère une sympathie de tous bords au Liban et ailleurs, car on le considère comme celui qui a su tenir tête aux Israéliens. Et même s’il a toujours affiché et assumé le caractère religieux de son parti, une grande partie des Libanais. Qu’ils soient sunnites ou chiites, musulmans ou chrétiens, ils le voient comme un leader politique et militaire qui a sauvé leur pays de l’occupation. En Août 2006, il fait un discours mémorable pour s’adresser aux Libanais, aux Arabes et aux Musulmans et les féliciter de la victoire. Il s’adresse aussi à ses troupes pour leur dire toute sa gratitude et combien il est important de continuer la résistance.

Cette même année, Julia Boutros, chanteuse libanaise, reprend des extraits de ce discours dans sa chanson « Ahibbâ’i » traduisible par « Mes chers »

« Ahibbâ’i » de Julia Boutros

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«Libertad» de Thomas Fersen

Cuba a toujours été un pays des plus emblématiques pour son attachement au régime communiste sous la gouvernance de Fidel Castro de 1960 à 2008. L’embargo imposé par les Etats-Unis l’avait isolé encore plus et en a fait un pays pittoresque qui n’évolue pas ou très peu avec le temps .

Le pays ne brille pas que par son tourisme et ses artistes. Dans les conditions sévères de l’embargo deux domaines ont su se développer pour faciliter l’indépendance et l’auto suffisance économiques de Cuba, à savoir l’agriculture biologique et l’industrie pharmaceutique.

Et même si l’embargo est levé grâce aux efforts mutuels de Raul Castro (frère de Fidel à qui il a cédé le pouvoir) et de Barak Obama, Cuba garde une authenticité et une images uniques qui attirent vers elle de plus en plus de touristes. Mais comme nombre de pays communistes, Cuba impose aux touristes l’obtention d’un visa. La durée maximale de ce visa est d’un mois renouvelable une seule fois dans l’année. Thomas Fersen évoque dans sa chanson Libertad (écrite et sortie avant l’avènement de Raul)son amour pour Cuba et l’envie de rester plus que deux mois par an.

«Libertad» de Thomas Fersen

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«Mach’hour Daghbaji» de Ismail Hattab

Mohamed Salah Zaghbani alias Daghbaji est né en 1885 dans la ville de El Hamma à Gabes. Il avait depuis sa tendre enfance une profonde haine envers les colons français. A l’âge de vingt-deux ans il accepta, vu la situation précaire qu’il vivait, d’être enrôlé dans l’armée de l’occupation. Il y resta cinq ans pendant lesquels il apprit ce qui se passait en Tunisie et surtout en Lybie d’où les échos de la résistance se faisaient de plus en plus entendre. Il partit alors rejoindre l’armée des résistants à Tripoli avant de décider de revenir pour combattre en Tunisie.

Daghbaji était un bon stratège, courageux et bon tireur. Il avait été le leader des fellaghas malgré son jeune âge et avait su esquiver les multiples guet-apens mis en place par les Français pour l’attraper. En 1921, il fut tout de même attrapé par l’armée italienne et remis aux Français.

Daghbaji fut exécuté le 27 avril 1924 sur la place publique. Lors de son exécution, il refusa qu’on lui bande les yeux. Il mourut souriant au milieu des youyous que lançaient ses proches, fières.

Feu Ismail Hattab nous chante dans la chanson « Mach’hour Daghbaji », traduisible par « le glorieux Daghbaji », l’épopée de ce martyr.

«Mach’hour Daghbaji» de Ismail Hattab