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«Mr Crowly» de Ozzy Osbourne

Né le 12 octobre 1875, Aleister Crowley (Edouard Crowley à la naissance), plus connu comme the Great Beast 666(la bête) est un écrivain et oculiste britannique. Il a influencé l’humanité au 20ème siècle surtout les mouvements Hippie et psychédélique dans les décennies 60 et 70. Crowley, bien qu’il préconisât un nouveau courant philosophique, Thelema,  a été critiqué à plusieurs reprises pour ses pratiques sexuelles bizarres, sa consommation effréné de drogues et aussi pour ses idées politiques.

Crowley a grandi au sein d’une famille protestante mais il a abjuré la foi chrétienne à l’adolescence, il avait une bonne relation avec son père mais pas avec sa mère qui le surnommait « la bête », un pseudo qu’il va adopter  toute sa vie. Après la mort de son père, Crowley a hérité d’une fortune familiale et est allé étudier la littérature anglaise à l’université de Cambridge et c’est là-bas qu’a commencé sa rébellion contre le christianisme. Il vivait de façon excentrique et débridé. Il avait tendance à expérimenter  des pratiques sexuelles extrêmes avec des prostitués et avait aussi développé un grand intérêt pour l’occultisme. 

Crowly était décrit par certains comme la réincarnation du diable, d’autres le considéraient comme un génie mystique mais qui commettait des actes impardonnables. Malgré toutes les contradictions sur son sujet, il n’est pas indéniable que son œuvre a impacté toute une génération et a généré des réalisations littéraires, musicales et même tout un style de vie. Dans la chanson Mr Crowly de Ozzy Osbourne, sortie en 1980, le chanteur dialogue avec Mr Crowly et commence par la phrase « Mr. Crowley, what went on in your head traduisible par «Mr. Crowley  Que s’est-il passé dans ta tête ? »

« Mr Crowly » de Ozzy Osbourne

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C’est bien beau l’hydrogène vert, mais tout n’y est pas rose

Par Ines Ayed

Il y a un peu plus d’une semaine j’étais venue à ce rendez-vous matinal lancé par la fondation allemande Heinrich-Böll-Stiftung pour parler de la stratégie nationale de l’hydrogène vert à la cité des sciences.

J’avoue que j’étais étonnée en découvrant ce sujet. L’hydrogène vert en Tunisie est aussi présent pour moi que le ski alpin en plein désert. Déjà qu’on peine à concrétiser des projets d’énergie accessible comme le solaire….

Bref, mue par une grande curiosité et beaucoup d’optimisme face à une conjoncture énergétique et économique de plus en plus compliquée, j’y suis allée.

Qu’est-ce que l’hydrogène vert et comment il est produit?

Dans une lutte perpétuelle contre le réchauffement climatique et dans une quête continue pour identifier la ressource énergétique la moins polluante et la moins onéreuse, l’hydrogène vert, semble être l’une des meilleures alternatives qui pourrait remplir ces deux objectifs. Mais sa production n’est pas aussi évidente car elle demande un lourd investissement et comporte des risques certains. Il faut rappeler tout d’abord que l’hydrogène ne se trouve naturellement que lié à d’autre éléments comme le carbone pour former un hydrocarbure ou l’oxygène pour former l’eau. Pour obtenir ce gaz de manière écologique nous devons faire l’électrolyse d’eau pure, c’est à dire dessalée et déminéralisée.

Par la suite, pour se procurer de l’eau pure on doit avoir recours à une station qui pompe l’eau de mer et la dessale. Une telle structure étant gourmande en énergie, il faut installer à côté une source d’énergie. Mais comme on cible de l’hydrogène vert il faut que l’énergie utilisée soit renouvelable donc provenir des éoliennes et des parcs de photovoltaïques( seuls ces deux exemples d’énergies renouvelables nous concernent en Tunisie).

On pourrait demander pourquoi ne pas faire le raccourci d’utiliser directement l’électricité produite par le soleil et le vent ? C’est parce que ce sont deux sources intermittentes et inconstantes. On ne détient pas encore le moyen efficace de stocker l’électricité, voilà pourquoi on a recours à l’hydrogène, dont le stockage et le transfert sont faciles. Il est ainsi considéré comme un vecteur d’énergie.

L’hydrogène est utilisée pour la pile à combustible ou le moteur à hydrogène similaire pour son fonctionnement a la pile. Lors de son utilisation, l’hydrogène est brûlé et sa combustion produit du H2O, de l’eau tout simplement. On oublie ainsi les rejets polluants de carbone dans l’air.

Un accord pour développer l’hydrogène vert déjà signé par la Tunisie

Je m’attendais à une séance de sensibilisation à l’importance de l’hydrogène pour l’envisager comme une solution de rechange afin de commencer une transition énergétique qui n’a que trop tardé à voire le jour. Mais je fus surprise qu’on m’annonce qu’un protocole a déjà été signé entre la Tunisie et l’Allemagne pour développer un grand projet de H2 vert en Tunisie et ce depuis 2020. Une enveloppe de 30 millions d’euros est même allouée par l’Allemagne.

Mais quand on apprend plus récemment que le FMI recommande fortement à la Tunisie d’exporter l’énergie verte et que d’un autre coté, l’UE prévoit , dans le cadre de sa stratégie énergétique, d’ exporter de l’hydrogène vert de l’Afrique du nord, le tableau apparaît dans sa totalité, très cohérent.

La journaliste et chercheure Aïda Delpuech, qui faisait partie du panel de la journée, a mené une investigation de plusieurs mois pour comprendre les termes et conditions de cet accord tuniso-allemand et pour rédiger un rapport sur la stratégie suivie. D’abord, elle a dévoilé qu’elle a plus compté sur l’aide allemande et notamment celle de la GIZ pour avoir accès a tous les documents.

Elle a expliqué ensuite que si ce programme était une grande opportunité pour la Tunisie, il ne venait pas sans grandes questions sur son impact et sur les risques qu’il comporte. Car oui des risques subsistent face à une telle opportunité qui semble au premier abord parfaite.

Des risques existent oui mais…

L’État tunisien n’a pas jugé utile d’informer les Tunisiens de cet accord et même les rares personnes qui en ont appris l’existence n’étaient pas autorisées à en découvrir le texte déjà ratifié par les deux parties. On prétend qu’un accord qui engage le capital environnemental, énergétique et économique du pays pour les générations futures n’intéresse personne, que la stratégie n’est pas encore mise au point et que le déploiement se trouve encore au stade embryonnaire. Mais la Tunisie a déjà signé, alors qu’a-t-elle signé ?

En l’absence du représentant de notre ministère de l’industrie et de l’énergie, c’est la représentante de la GIZ au panel et donc de la partie allemande, Tanja Faller, qui a repris la parole pour défendre le projet. Elle a commencé par déclarer « Des risques existent oui, mais il y a un risque plus important celui de ne rien faire ».

Elle a dans ce sens rappelé que la Tunisie, malgré des engagement faits dans le protocole de Kyoto, peine à dépasser les 4 % d’électricité provenant des énergies renouvelables. Faller a même évoqué que la GIZ n’arrivait pas coordonner avec l’État tunisien pour accorder aux ménages tunisiens des bourses qui leur sont allouées et qui leur permettraient d’installer des panneaux solaires chez eux.

Reparlant de ce projet, elle nous a appris que que le projet est presque complètement destiné à l’export vers l’Allemagne et l’Europe et qu’il se situera probablement au sud de la Tunisie.

La seule inquiétude qu’elle a posé concernait le rejet des saumures dans la mer méditerranée, vu que c’est un bassin qui réunit autours de ses rives pays nord-africains et européens.

Le diable se cache dans les détails

Zied Boussen, activiste et chercheur à Arab Reform Initiative, a pris ensuite la parole pour dénoncer que l’état tunisien a failli dans ce dossier à son rôle pour préserver nos intérêts et a manqué de transparence pour nous informer des détails.

Aida a repris la parole en relevant certains points problématiques tels que le problème du terrain qui va accueillir ces mégas projets et le consentement des habitants qui seront les voisins d’une telle construction. Elle a cité l’exemple des terres expropriées pour le projet des éoliennes à Haouaria et dont la confrontation entre les habitants et l’État ne trouve encore aucun apaisement.

Ensuite c’est un autre problème qu’elle a évoqué, celui de consacrer les stations de dessalement de l’eau à produire l’hydrogène alors que nous avons des besoins prioritaires en eau potable, surtout que nous sommes un pays en situation de stress hydrique.

Les critiques faites à l’encontre de la stratégie n’ont pas pour but de l’arrêter forcément mais au moins de lui préparer une assise forte et une coopération gagnant-gagnant entre la Tunisie et l’Allemagne. Pour cela, il faut mener des études de faisabilité rigoureuses, informer les Tunisiens (notamment les habitants locaux des sites choisis pour l’implantation) , consulter la société civile et engager avec toutes les parties prenantes un dialogue ouvert et inclusif. Ainsi nous pouvons garantir avec le profit économique, la préservation de notre environnement et le commencement d’une transition énergétique réussie.

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«Chouchana» du Malouf classique

L’esclavage était une pratique courante sévissant en Tunisie. les esclaves étaient ramenés de l’Afrique noire mais étaient aussi capturés pendant les razzias en Europe. Jusqu’au dix-neuvième siècle, les sérails des palais des Beys tunisiens étaient pleins de servantes noires mais aussi d’odalisques avec un même statut: celui d’esclave. Si les deuxièmes pouvaient acquérir un rang de concubine ou d’épouse, les premières restaient strictement des esclaves dénommées « Chouchana » par référence à leur couleur.

Le 23 janvier 1846, Ahmed 1er Bey a aboli officiellement l’esclavage sur tout le territoire tunisien. il a fallu encore quelques décennies pour que la pratique cesse. Malgré tout ce temps passé, des relents de racisme persistent dans notre dialecte perçus dans quelques termes utilisés encore de nos jours tels que : « wsif » traduisible par servant ou « kahlouch » traduisible par Negro. Par contre le mot « chouchan » ou « chouchana » traduisible par servant noir ou servante noire disparait. Il est chanté dans ce poème du malouf tunisien. Le texte y est explicite et relate les agissements d’un temps révolu. Le premier vers de ce poème dit:  » je ne suis pas ton maître aujourd’hui O chouchana!, mon sort est entre tes mains »

« Chouchana » du Malouf classique

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«Je m’appelle Bagdad» de Tina Arena

En 2003, les Etats-Unis ont attaqué  pour la deuxième fois l’Iraq et spécifiquement Bagdad pour destituer Saddam Hussein, soupçonné de  développer l’armement nucléaire.

Le bombardement fut d’abord aérien puis il y a eu une attaque terrestre qui au bout de 10 jours, au mois d’avril 2003, a fait tomber Bagdad, dans un décor désolant de destruction et de ruines.

Bagdad était auparavant une ville des lumières.  Ses monuments historiques faisaient sa gloire et rappelaient son passé prestigieux. Peu de chose en reste et la désolation fait place désormais à la grandeur d’avant.  

Tina Arena chanta la souffrance de Bagdad en 2006.

 «Je m’appelle Bagdad »  de Tina Arena

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« Waterloo» de ABBA

Au mois du juin 1815 et après le retour de Napoléon de l’île d’Elbe, une nouvelle alliance se forma lors du congrès de Viennes pour le combattre réunissant les Britanniques, les Allemands, les Néerlandais et les Prussiens.

 Napoléon avança au devant de l’ennemi  pour anticiper la bataille  mais fut tout de même vaincu au sud de Waterloo près de Bruxelles.

La bataille de Waterloo fut à l’origine de la déchéance de Napoléon. Cette bataille fut immortalisée dans beaucoup de peintures et d’autres œuvres artistiques, et notamment, la chanson de ABBA.

« Waterloo » de ABBA

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« Wind of change  »  des Scorpions

Le 9 novembre 1989, la démolition du mur de Berlin séparant  l’est  de l’ouest achève une fois pour toutes l’ère soviétique. 

Le mur de Berlin appelé aussi mur de la honte fut érigé en 1961 pour stopper la migration des allemands de la république démocratique d’Allemagne sous régime communiste, vers l’occident. Mais Gorbatchev qui était à la tête de l’union soviétique, finit par abdiquer et a décidé la démolition du mur. La réunification des deux républiques allemandes en une seule fédérale fut comme une conséquence naturelle à la disparition du mur.

Une année plus tard, les Scorpions chantaient Wind of change pour célébrer une Allemagne sans mur qui la partage.

« Wind of change  »  des Scorpions

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« Om Ezzine Jamaliya » chanson soufi

Om Ezzine Bent Miled Ben Othman Ben Ali Ben Tlil (en référence au Saint Sidi Tlil qui est enhumé à Feriana au gouvernorat de Gasserine), plus connue comme Om Ezzine Ajjamaliya, serait née entre 1720 et 1726 à Jammal au gouvernorat de Monastir mais beaucoup prétendent qu’elle est originaire de Feriana-Gasserine.

  Elle était connue pour sa sagesse et avait même une forte intuition à prédire l’avenir.

 En 1759,  lors du conflit Husseinite, la dernière bataille était à Jammel, cette femme sage et éclairée avait alors conseillé aux habitants de ne pas se laisser entrainer dans n’importe quel courant mais ils n’y ont pas porté attention et ils se sont fait infligé la pire punition.  Mais heureusement que Om Ezzine est intervenu auprès du Bey pour leur pardonner et depuis ce temps, cette femme était respectée de tout le monde. Elle était réputée pour son intelligence et son bon cœur.

Mais l’histoire de Om Ezzine recèle aussi sa part de légende. On raconte notamment que quand Hamouda Becha ordonna qu’on la jette comme appât aux animaux féroces il ne  crut pas ses yeux quand il la retrouva le jour d’après vivante auprès des bêtes devenues dociles. 

Aujourd’hui, son sanctuaire est un lieu visité par tout le monde surtout les jeunes mariées pour avoir la bénédiction.

« Om Ezzine Jamaliya », chanson soufi

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«Rasputin»   de Boney M.

Raspoutine est né en 1869 en Sibérie dans une famille paysanne très religieuse. Dès son jeune âge, il montra une personnalité mystérieuse et séduisante. Il semblait détenir des pouvoirs mystiques hors du commun malgré un penchant évident pour la débauche.

En 1904, il partit à saint Petersburg  et devint très connu en tant que  Guérisseur aux dons  infaillibles. 

A la même époque,  le jeune héritier du royaume russe, Alexis, était atteint d’hémophilie, maladie qui menaçait ses jours. Mais comme les membres de la famille royale et surtout la tsarine tenaient à garder le secret autour de cette maladie, ils évitaient de faire venir des médecins de peur d’ébruiter l’information. La réputation de Raspoutine ne tarda pas à leur parvenir et ils firent appel à lui. 

L’état du prince s’améliora comme par magie dès la venue de Raspoutine et la Tsarine vit en lui le sauveur de son fils.

Le personnage de Raspoutine était très controversé. Il était devenu  intime de la famille royale et surtout de la tsarine dont il soignait et soulageait le fils chéri, héritier du trône. Mais il alimentait également les rumeurs autour d’une vie intime vicieuse et encline à l’immoralité. Le peuple russe le craignait voyant son pouvoir et son influence auprès du Tsar et de sa femme grandir. Les Russes  le soupçonnaient même d’appartenir à la secte khlysts ou d’incarner le diable.

En décembre 1917, il fut piégé,  assassiné et jeté à la Neva. Sa mort fut fêtée dans toute la Russie comme une délivrance.

Depuis plus d’un siècle, Raspoutine n’a cessé d’attiser les curiosités et imaginations. Plus d’un siècle après sa mort, cet homme au regard bleu azur, séducteur et magique continue d’inspirer les écrivains, les cinéastes et même les chanteurs, dont notamment, les Boney M.

« Rasputin »   de Boney M.

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«Adda Annahar» de Abdelhalim Hafedh  

Le 5 juin 1967, Israël provoqua une guerre qui l’opposa à la coalition formée par l’Egypte, la Syrie et la Jordanie. Appelée la guerre des six jours, elle dura tout juste pareil et s’acheva par la capitulation de la coalition arabe.

A l’issue de cette guerre, une résolution a été votée au sein du conseil de sécurité le 22 novembre 1967 qui fait à ce jour référence dans les pourparlers de paix autour de la crise du moyen orient.

Abdelhalim Hafedh fut l’un des artistes déchantés par la défaite de  Abdennaser. Il chanta, la même année, un poème écrit par Abderahman Al Abnoudi « Adda Annahar »  

« Adda Annahar » de Abdelhalim Hafedh.  

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«Sou ya sou» du folklore nubien

Lors de l’occupation de l’Egypte par la Grande-Bretagne, les prisons regorgeaient de détenus nationalistes qui avaient osé tenir tête aux colons. Les villages nubiens au sud du pays ne faisaient pas exception et les femmes marchaient longtemps pour emporter de la nourriture à leurs maris, pères ou fils, emprisonnés. Elles  s’alignaient dans de longues files d’attente en plein soleil et  demandaient aux gardiens de les laisser entrer, voir ou du moins  faire parvenir de la nourriture à leurs hommes. Elles imploraient avec des « Sir, Sir… », qui étaient tellement mal prononcés qu’ils étaient perçus comme des « Sou, Sou… » 

Une chanson folklorique nubienne parle de cet épisode et  a été reprise, plus tard, par Mohamed Mounir.

« Sou ya sou » du folklore Nubien