Malgré l’indépendance officielle de la Tunisie en 1956, l’état français gardait une dernière base militaire au nord du pays, à Bizerte. Sept années difficiles ont suivi entre guerres et efforts diplomatiques pour restituer la gouvernance du pays. En 1961, Habib Bourguiba invita le général Charles de Gaulle pour négocier le retrait complet et définitif des troupes françaises. Il a fallu deux années de lutte et de pourparlers pour obtenir un accord qui décida l’évacuation le 15 octobre 1963 du dernier soldat français du sol tunisien.
Le lendemain, on avait installé à l’avenue Habib Bourguiba des mégaphones pour diffuser l’une des plus belles chansons patriotiques jamais chantées avec la sublime voix de Feue Oulaya: “Beni Watani ». La chanson entonna dans les cœurs des Tunisiens qui revivent alors un regain de nationalisme.
Plus de 6o ans sont passées, même si les pays africains qui étaient sous la colonisation française ont tous pris leur indépendance depuis des décennies, certains sont encore sous le joug économique de la France. Pourtant les derniers coups d’état en Afrique contre des pouvoirs soutenus pour la France redéfinissent la présence française sur le continent.
La colonisation moderne n’est plus militaire, elle devient économique et s’installe grâce aux multinationales puissantes comme des Etats, à l’instar de Total. Environnement dégradé, aliénation industrielle et pouvoirs corrompus ne sont que des aspects de ce nouvel impérialisme.
Jusqu’à ce qu’on obtienne un jour un monde avec un rapport des forces plus équilibré, rappelons-nous avec fierté notre fête de l’évacuation d’un certain 15 octobre 1961, avec la belle voix d’Oulaya :