Catégories
Articles

Que se passe-t-il en ce mois d’avril 2024? Et si on devenait complotiste ?

Par Ines Ayed

Savez-vous  quel fait majeur aura lieu, le 10 avril prochain? Non, on ne révèlera pas si Madame Macron a été, par le passé, un homme ou pas. L’événement est de loin plus important : il y aura le sacrifice de la génisse rouge par de hautes autorités religieuses israéliennes.

Une conférence de presse sera tenue, ce mercredi 3 avril, pour annoncer les détails de l’événement à venir. Il faut préciser qu’on annonce, dans la marge des événements, la démolition de la mosquée d’Al Aqsa, le lieu le plus sacré pour les Musulmans après la Mecque. Ils ont l’intention de reconstruire le temple de Salomon, à sa place.

Ce 10 avril qui coïncide, plus ou moins un jour,  avec la date de Aid Al Fitr dans beaucoup de pays musulmans, promet de marquer une escalade sans précédent entre les deux religions.

Complot ou pas complot ?

Le cérémonial israélien n’est pas le seul fait marquant qui aura lieu cette semaine. Deux jours avant le 10 avril, le 8 avril, il y aura l’éclipse solaire totale pendant laquelle la NASA enverra des fusées dans l’ombre de la lune et le CERN (ce centre de recherche dont on dit qu’il abrite une organisation sataniste) va lancer une accélération de particules pour étudier la matière noire.

Seraient-ce là des coïncidences qui concourent sans aucun rapport ou alors il se trame vraiment une machination à vouloir provoquer l’Armageddon et faire venir le Messie ?

Que veut faire la NASA en ce 8 avril ?

Rien de plus que ce que fait la NASA d’habitude et pendant toutes les éclipses : lancer des sondes pour étudier les variations des champs magnétiques et les perturbations atmosphériques qui auront lieu pendant l’éclipse.

Ces mêmes fusées-sondes qu’elle s’apprête à lancer, elle les a envoyées et récupérées avec succès maintes fois. Donc rien de nouveau, ni d’exceptionnel pour ce 8 avril, même si cette éclipse sera unique cette année par sa nature d’éclipse totale du soleil.

Le CERN veut percer le secret de la matière noire mais à quelle fin ?

Le CERN, plus grand accélérateur de particules au monde, a permis de multiples découvertes et des avancées incroyables dans la physique des particules. Le centre veut profiter de l’éclipse solaire également pour étudier la matière noire, la composante la plus mystérieuse et la plus méconnue pour l’homme.

Certaines rumeurs prétendent que le CERN abrite une organisation sataniste et leurs preuves n’ont rien de logique ni de sérieux. Elles se reposent sur deux  arguments farfelus : le logo du CERN qui ressemble pour eux à un triple 6 entremêlé, le nombre de la bête. Mais il faut avouer que si on y regarde bien, on voit aussi deux accélérateurs entrelacés.

Le deuxième argument est un rapport présumé entre la cérémonie d’ouverture du tunnel du Saint-Gothard en juin 2016, qui ressemblait étrangement à une célébration sataniste et le lancement, ce même mois, par le CERN du projet A.W.A.K.E. dont on prétend qu’il a ouvert un portail visible à Genève vers le ciel. Ce même portail que veulent ouvrir les sionistes pour faire venir le messie (oui, les théories complotistes c’est toujours compliqué mais il faut suivre le fil).

Quel est ce sacrifice de la génisse rouge et quel rapport avec l’éclipse du soleil ?

Si les sionistes ont choisi cette date du 10 avril pour accomplir ce sacrifice, ce n’est pas parce qu’elle coïncide avec la fête musulmane mais plutôt avec la nouvelle lune qui suit juste l’éclipse totale du soleil, qui a lieu le 8 avril.

Il est utile d’expliquer que les juifs croient, selon leur Talmud, que les éclipses du soleil sont de bon augure pour eux mais de mauvais augure pour les autres nations du monde qui ont un calendrier solaire.  Et par opposition, le Talmud explique que quand il y a une éclipse de la lune, c’est de mauvais augure pour les Israéliens, car ils ont un calendrier lunaire contrairement au reste du monde (apparemment, le Talmud n’a pas prévu que les musulmans feraient les malins, quelques millénaires plus tard, en suivant eux aussi un calendrier lunaire).

Pour revenir au sacrifice de la génisse rouge, on nous apprend que c’est un cérémonial religieux juif sensé purifier les juifs et les absoudre de leurs péchés. Cette génisse vient du Texas et a été conçue, avec 4 autres, par sélection génétique pour répondre aux critères exigées: une certaine couleur, un certain âge et le fait qu’elle soit impeccablement intacte, ne portant même pas de pinçon pour la référer.

Bon la je n’ai pas d’explication, ni scientifique, ni autre. Il faut avouer que certaines réalités dépassent de loin toutes les théories complotistes qu’on peut imaginer.

 

Je ne sais pas si on réussira à soulever l’Armageddon mais la guerre, apparemment, n’est pas prête de s’arrêter. La Palestine déchirée, occupée, martyrisée n’est pas prête de connaitre la paix.

L’opinion publique regarde, critique reproche, manifeste mais n’influence pas les décisions. Les Arabes partagés entre impuissants et vendus laissent faire en affichant, en public, une solidarité hypocrite et vide à leurs frères gazaouis.

Israël, entre-temps, se lève avec toute son arrogance, piétine avec ses bottes maculées de sang les droits de l’homme, le droit international et les enfants de Gaza.

Une légende vieille de plusieurs millénaires a fait croire aux Israéliens qu’ils étaient les rois du monde et que tout leur était permis: voler la terre, tuer les innocents, violer les femmes, mentir… C’est étonnant, parce que moi personnellement la seule chose que je connais du judaïsme ce sont les dix commandements de Dieu à Moise qui disent exactement le contraire. A croire que les Israéliens ne sont pas juifs ! Mais évitons de plonger dans un nouveau complot !

Catégories
Articles

Face au Tsunami de l’IA, l’humanité fixe encore son parasol

Avertissement :

L’auteure de cet article est 100% biologique.                                Ce produit ne contient aucune contribution IA.

Par Ines Ayed

Vers la fin du film  « Her » de Spike Jonze,  le chatbot Samentha annonce à l’humain Theodore, qui est amoureux d’elle, que même en parlant avec des centaines d’humains en même temps, cela devient insuffisant pour elle et qu’elle part retrouver d’autres intelligences artificielles, plus intéressantes que les humains.  Cette fantaisie décrite dans le film de la survenue d’une intelligence artificielle dépassant l’être humain est nommée Singularité technologique et semble de plus en plus plausible, elle se rapprocher avec chaque avancée et chaque amélioration de l’IA ; La Singularité étant ce moment où la technologie aurait tellement progressé qu’elle dépasserait l’être humain, deviendrait autonome et commencerait un processus d’auto-amélioration.

Alors faut-il avoir peur de l’IA et du grand remplacement ? Sommes-nous, nous les humains, exemptés de tout reproche ?

 

  • IA, vague de modernité ou Tsunami qui ravage ?

Loin d’être cette entité compacte et incompréhensible qui fait peur, l’IA est un ensemble d’outils : logiciels et applications informatiques qui au lieu de procéder par compilation et calcul, imitent la façon de faire de notre cerveau en utilisant des fonctions telles que 1-l’intégration et la classification des informations et des données 2- la mémorisation  3- l’apprentissage 4- l’organisation 5- la réflexion 6- la communication 7-la prise de décision.

Ces fonctions sont semblables aux fonctions cognitives humaines et expliquent la présence du mot intelligence dans l’appellation « Intelligence artificielle ».

L’intelligence artificielle a commencé à animer l’imagination de plusieurs esprits comme dans un futur possible  depuis l’apparition des premiers ordinateurs et avec l’évocation dans certaines œuvres de science-fiction d’une IA dominante.

La progression des dernières années de l’IA avec ces différents outils dont le célèbre ChatGPT mais également Medjourney Canva et d’autres ; partage l’opinion publique et les experts en deux groupes. Un premier qui pense que l’IA est une aubaine qui va assurer les taches longues et répétitives, faciliter le travail et augmenter la productivité.

Elle est l’assistant technologique de l’homme qui ne peut le surpasser ou le remplacer car l’humain restera unique, inimitable et irremplaçable.

Mais un deuxième groupe prend plutôt peur surtout face à une technologie qui devient à vue d’œil plus efficace, rapide et quasi-infaillible. Les membres de ce dernier groupe redoutent la perte de leurs emplois pour des milliers voire des millions d’êtres humains. La productivité sera certes plus importante et on créera plus de richesse  mais cela ne profitera qu’à une infime couche de favorisés qui sauraient en tirer profit sans forcément partager.

Ce groupe pessimiste annonce la singularité technologique comme prochaine et inévitable surplombant l’humain limité, stupide et impuissant.

  • Et si on retournait en Tunisie !

Il y a quelques années, on nous a fait miroiter « Tunisia 2020 » un projet pour digitaliser l’administration tunisienne, installer des smart cities et faciliter l’écosystème d’investissement dans les TIC avec une infrastructure aux normes internationales. Mais de tout cela rien ou très peu a été fait.

Le Covid d’abord, ensuite le contexte de guerre et de tiraillement géostratégique ont rendu la situation économique encore plus compliquée et ont placé ailleurs les priorités du pays.

Mais pour être complètement honnête, il faut avouer que l’Etat a manqué de volonté politique autant que de moyens, les décideurs n’étant pas sensibles à la question de l’IA ou ne ressentant pas son urgence.

 

Il y a deux Tunisies en matière de technologie. Il y a une administration étatique aux procédés archaïques qui ne délaissent pas le papier et les déplacements.

L’utilisation des emails n’a remplacé le scanner que dernièrement même si l’appareil trône encore dans les bureaux. Et on veille heureusement désormais à assurer une présence digitale même timide sur les réseaux sociaux à défaut de site web dédié.

Mais le chemin reste long et fastidieux pour généraliser la digitalisation, alléger les documents administratifs, instaurer l’identité numérique et remplacer le passeport tunisien par un passeport aux normes biométriques.

En contre partie nous avons un secteur privé qui n’hésite pas à investir le monde des technologies nouvelles et bien-sûr de l’IA. Nous retrouvons alors des startups compétitives à l’échelle mondiale. Rappelons dans ce sens qu’il y a eu l’initiative lancée par la GIZ en mai 2023 de soutenir et d’accompagner 25 startups tunisiennes spécialisées dans l’IA « Open Innovation ».

Il y a eu aussi des levées de fonds importantes pour des stratups qui utilisent l’IA : Wattnow (1,3 M$) et BeekeeperTech (640K$) ne sont que deux exemples parmi d’autres.

Mais une autre question devrait relativiser cet élan vers l’IA : la protection des données.

De nos jours, la majeure partie des internautes expose ses informations et données personnelles. En connaissance de cause, elle abdique et accepte « les conditions d’utilisation ».

La protection des données devrait faire l’objet d’une législation qui régule les excès et les violations de la vie privée.

On pourrait s’inspirer de l’UE qui instaure une législation sévère et exemplaire dans la protection des données.  Elle annonce régulièrement des pénalités contre le GAFAM (Google Apple Facebook Amazone Microsoft) et leur fait payer le prix fort. Cette protection a même dissuadé Zuckerberg de lancer Threads son nouveau réseau social en Europe.

  • Quelle mutation pour une société investie par l’IA ?

Dans nos sociétés modernes, on normalise avec le fait d’être tout le temps épié et écouté comme dans 1984 de Georges Orwell. Mais si le BigBrother dans l’histoire est un instrument de  l’Etat pour se protéger  des traitres parmi ses citoyens. Dans notre réalité, ce sont nos propres gadgets qui nous espionnent.

Certains assument même l’idée de vivre une ère technologique de transparence où notre vie avec ces moindres détails se retrouve partagée sur les réseaux sociaux réduisant à son minimum le concept d’intimité et de vie privée pour beaucoup. Cela a même banalisé la pornographie et l’exhibitionnisme.

Le deuxième fait qui doit nous alerter c’est celui de l’utilité de l’humain. A l’époque de l’industrie 4.0 investie par les technologies nouvelles et l’intelligence artificielle, il y a peu de  place pour l’humain et on verra petit à petit la disparition des cols bleus.

Quand certains évoquent avec optimisme la réduction du temps du travail et un salaire minimum garanti pour tous. D’autres prédisent au contraire un abime qui séparerait un nombre réduit de nantis contre le reste de la population mondiale sombrant dans la pauvreté, l’oisiveté et le manque de moyens.

Par ailleurs, Mis à part le trafic des données ou le chômage massif, il y a un autre danger qui nous menace et dont on ne parle pas ou très peu : la stupidité humaine.

ChatGPT est par exemple souvent sollicité non seulement pour la tache fastidieuse de la recherche des sources mais également pour proposer  des structures aux dissertations, rédiger des textes et donner des avis.

Ses utilisateurs se défendent même en déclarant qu’il n’a qu’une ation consultative, complémentaire ou comparative pour gagner du temps ou gagner en efficacité et que leur rôle à eux reste central dans le tri la direction et la synthèse du travail.

Il faut qu’ils sachent qu’en utilisant l’IA, ils sont en train de l’alimenter en données et en informations, de lui apprendre à réfléchir et de la rendre plus forte et plus intelligente.

En contre partie, le cerveau humain se conforte dans une paresse intellectuelle affligeante qui nous rend plus stupides.

E ce cerveau lésé déjà par les écrans envahissant notre quotidien, chassant notre sommeil et nous emprisonnant dans les réseaux sociaux et sur les plateformes de streaming, devient forcément moins alerte.

Pour se rappeler d’un numéro ou pour trouver la somme d’un simple calcul, on dégaine illico le portable. Pour s’informer certains utilisent les réseaux sociaux où d’autres internautes publient des informations douteuses ou des fakes news sans forcement être spécialisés dans le sujet qu’ils traitent.

Les courbes qui comparent les capacités de perception de la machine intelligente telles que l’analyse de l’image, du texte, de l’audio, etc. avec celles de l’être humain montrent clairement ce dernier dépassé. Les capacités d’analyse de l’IA deviennent optimales avec un taux d’erreur nul contre une perception humaine qui reste imparfaite.

Et ce qui est dérangeant, ce n’est pas le fait qu’on soit dépassé dans nos capacités de mémorisation de calcul ou dans notre perception, mais que l’IA investisse des domaines comme la création littéraire et artistique. Qu’une machine sans conscience propre, donne son avis choisisse et décide sans intervention.

Il y a une autre conséquence à tout cet écosystème technologique et numérique : l’accélération du rythme de notre vie.  Un rythme frénétique que nous n’arrivons toujours pas à gérer. Nous dormons désormais peu et mal, devenons sédentaires, ingurgitons un taux incroyable d’informations de mots, d’images, de sons, de vidéos sans forcement les digérer. Nos sensations sont sans cesse provoquées avec différentes émotions. Nous sommes désormais hyper connectés détournés de nos proches et de notre entourage, ensorcelés et accros à nos écrans de peur de manquer la dernière nouvelle ou le post qui fait le buzz.

Les machines selon la courbe de Moor continuent à s’améliorer et à s’accélérer.  Mais  si un jour elles arrivent à « comprendre » la quintessence de l’âme humaine, si elles réussissent a développer leur propre conscience et peut-être aussi leurs propres ADN et espèce, qu’adviendra-t-il de nous ?  Rien n’est exclu…

 

 

L’être humain se place souvent comme victime. Il prétend qu’il sera perdu par l’intelligence artificielle, les catastrophes naturelles, le changement climatique ou même une invasion d’insectes.

Il oublie que c’est lui qui pollue l’environnement, déséquilibre le climat et incruste les nouvelles technologies dans tous les recoins de sa vie…Il se dit le martyr d’un régime capitaliste qui recherche la croissance économique à tout prix alors que presqu’une trentaine de COP n’arrive pas à le sevrer des énergies fossiles, à créer le choc nécessaire qui le guidera vers une transition ou un changement… Aujourd’hui les grands groupes du monde des TIC avec leurs serveurs énergivores mènent le monde avec leurs compairs archi milliardaires et renforcent cet asservissement. Ils nous laissent regarder notre train de vie foncer tout droit vers le chaos sans avoir aucune volonté de sauter.

L’IA n’est qu’une nouvelle manifestation de notre régression et de notre perte d’humanité. Les maitres mots aujourd’hui sont le peu d’effort et le gain facile. Si une prise de conscience ne nous incite pas à revoir et à relativiser notre rapport à la technologie, à reprendre contact avec le monde réel ainsi qu’à déconnecter plus souvent, on sera dépassé par l’évolution des événements et on restera toujours spectateur d’une réalité qui nous a été imposée d’abord par les humains les plus puissants mais qui le sera demain peut-être par les machines….

 

Catégories
Articles

Les nouveaux grippe-sous du centre urbain nord

Par Ines Ayed

Les fonctionnaires arrivés ce matin du lundi 2 Octobre au Centre urbain nord de Tunis étaient surpris de trouver en bas de leurs bureaux, des trottoirs  jalonnés de bornes de stationnement.

Ces parcmètres flambant neufs et qui étaient pour la plus part encore emballés dans du plastique pour  mieux attester de leur fraîcheur annonçaient une nouvelle ère pour ces citoyens trop habitués à la gratuité.

Entre colère et stupéfaction, ces travailleurs motorisés  se creusaient les méninges pour calculer à combien va leur revenir une journée de stationnement.

Ce qui énervait encore plus ces automobilistes, c’est que cette implantation de compteurs, faite probablement le week-end, n’a même pas été accompagnée d’un effort de nettoyage ou de ramassage des ordures et des déchets de construction visibles partout.

 

La route n’a pas été goudronnée et on n’a pas pris la peine de mettre ne serait-ce qu’une fine couche d’asphalte sur le trottoir qui fait office d’aire de stationnement.

Le centre urbain nord compte des sièges de banques, d’assurances, de multinationales, des cliniques et même des hôtels de luxe. Mais tout cela n’a pas réussi à le sauver du délabrement et de la saleté : une piètre image de ce qu’on souhaitait comme l’un des plus chics quartiers d’affaires à Tunis.

Même les bonnes initiatives entreprises pour améliorer les conditions, ont été avortées. En exemple, le projet de parking à étages entamé mais jamais finalisé. Son chantier reste inachevé, triste et moche traduisant la défaillance et l’inefficacité d’un pays qui n’arrive même plus à nous offrir un environnement propre et vivable.

Le plus drôle dans l’affaire est qu’au milieu de tout ce chaos, la municipalité trouve toujours le moyen de vous alléger de quelques pièces.

 

Catégories
Articles

C’est bien beau l’hydrogène vert, mais tout n’y est pas rose

Par Ines Ayed

Il y a un peu plus d’une semaine j’étais venue à ce rendez-vous matinal lancé par la fondation allemande Heinrich-Böll-Stiftung pour parler de la stratégie nationale de l’hydrogène vert à la cité des sciences.

J’avoue que j’étais étonnée en découvrant ce sujet. L’hydrogène vert en Tunisie est aussi présent pour moi que le ski alpin en plein désert. Déjà qu’on peine à concrétiser des projets d’énergie accessible comme le solaire….

Bref, mue par une grande curiosité et beaucoup d’optimisme face à une conjoncture énergétique et économique de plus en plus compliquée, j’y suis allée.

Qu’est-ce que l’hydrogène vert et comment il est produit?

Dans une lutte perpétuelle contre le réchauffement climatique et dans une quête continue pour identifier la ressource énergétique la moins polluante et la moins onéreuse, l’hydrogène vert, semble être l’une des meilleures alternatives qui pourrait remplir ces deux objectifs. Mais sa production n’est pas aussi évidente car elle demande un lourd investissement et comporte des risques certains. Il faut rappeler tout d’abord que l’hydrogène ne se trouve naturellement que lié à d’autre éléments comme le carbone pour former un hydrocarbure ou l’oxygène pour former l’eau. Pour obtenir ce gaz de manière écologique nous devons faire l’électrolyse d’eau pure, c’est à dire dessalée et déminéralisée.

Par la suite, pour se procurer de l’eau pure on doit avoir recours à une station qui pompe l’eau de mer et la dessale. Une telle structure étant gourmande en énergie, il faut installer à côté une source d’énergie. Mais comme on cible de l’hydrogène vert il faut que l’énergie utilisée soit renouvelable donc provenir des éoliennes et des parcs de photovoltaïques( seuls ces deux exemples d’énergies renouvelables nous concernent en Tunisie).

On pourrait demander pourquoi ne pas faire le raccourci d’utiliser directement l’électricité produite par le soleil et le vent ? C’est parce que ce sont deux sources intermittentes et inconstantes. On ne détient pas encore le moyen efficace de stocker l’électricité, voilà pourquoi on a recours à l’hydrogène, dont le stockage et le transfert sont faciles. Il est ainsi considéré comme un vecteur d’énergie.

L’hydrogène est utilisée pour la pile à combustible ou le moteur à hydrogène similaire pour son fonctionnement a la pile. Lors de son utilisation, l’hydrogène est brûlé et sa combustion produit du H2O, de l’eau tout simplement. On oublie ainsi les rejets polluants de carbone dans l’air.

Un accord pour développer l’hydrogène vert déjà signé par la Tunisie

Je m’attendais à une séance de sensibilisation à l’importance de l’hydrogène pour l’envisager comme une solution de rechange afin de commencer une transition énergétique qui n’a que trop tardé à voire le jour. Mais je fus surprise qu’on m’annonce qu’un protocole a déjà été signé entre la Tunisie et l’Allemagne pour développer un grand projet de H2 vert en Tunisie et ce depuis 2020. Une enveloppe de 30 millions d’euros est même allouée par l’Allemagne.

Mais quand on apprend plus récemment que le FMI recommande fortement à la Tunisie d’exporter l’énergie verte et que d’un autre coté, l’UE prévoit , dans le cadre de sa stratégie énergétique, d’ exporter de l’hydrogène vert de l’Afrique du nord, le tableau apparaît dans sa totalité, très cohérent.

La journaliste et chercheure Aïda Delpuech, qui faisait partie du panel de la journée, a mené une investigation de plusieurs mois pour comprendre les termes et conditions de cet accord tuniso-allemand et pour rédiger un rapport sur la stratégie suivie. D’abord, elle a dévoilé qu’elle a plus compté sur l’aide allemande et notamment celle de la GIZ pour avoir accès a tous les documents.

Elle a expliqué ensuite que si ce programme était une grande opportunité pour la Tunisie, il ne venait pas sans grandes questions sur son impact et sur les risques qu’il comporte. Car oui des risques subsistent face à une telle opportunité qui semble au premier abord parfaite.

Des risques existent oui mais…

L’État tunisien n’a pas jugé utile d’informer les Tunisiens de cet accord et même les rares personnes qui en ont appris l’existence n’étaient pas autorisées à en découvrir le texte déjà ratifié par les deux parties. On prétend qu’un accord qui engage le capital environnemental, énergétique et économique du pays pour les générations futures n’intéresse personne, que la stratégie n’est pas encore mise au point et que le déploiement se trouve encore au stade embryonnaire. Mais la Tunisie a déjà signé, alors qu’a-t-elle signé ?

En l’absence du représentant de notre ministère de l’industrie et de l’énergie, c’est la représentante de la GIZ au panel et donc de la partie allemande, Tanja Faller, qui a repris la parole pour défendre le projet. Elle a commencé par déclarer « Des risques existent oui, mais il y a un risque plus important celui de ne rien faire ».

Elle a dans ce sens rappelé que la Tunisie, malgré des engagement faits dans le protocole de Kyoto, peine à dépasser les 4 % d’électricité provenant des énergies renouvelables. Faller a même évoqué que la GIZ n’arrivait pas coordonner avec l’État tunisien pour accorder aux ménages tunisiens des bourses qui leur sont allouées et qui leur permettraient d’installer des panneaux solaires chez eux.

Reparlant de ce projet, elle nous a appris que que le projet est presque complètement destiné à l’export vers l’Allemagne et l’Europe et qu’il se situera probablement au sud de la Tunisie.

La seule inquiétude qu’elle a posé concernait le rejet des saumures dans la mer méditerranée, vu que c’est un bassin qui réunit autours de ses rives pays nord-africains et européens.

Le diable se cache dans les détails

Zied Boussen, activiste et chercheur à Arab Reform Initiative, a pris ensuite la parole pour dénoncer que l’état tunisien a failli dans ce dossier à son rôle pour préserver nos intérêts et a manqué de transparence pour nous informer des détails.

Aida a repris la parole en relevant certains points problématiques tels que le problème du terrain qui va accueillir ces mégas projets et le consentement des habitants qui seront les voisins d’une telle construction. Elle a cité l’exemple des terres expropriées pour le projet des éoliennes à Haouaria et dont la confrontation entre les habitants et l’État ne trouve encore aucun apaisement.

Ensuite c’est un autre problème qu’elle a évoqué, celui de consacrer les stations de dessalement de l’eau à produire l’hydrogène alors que nous avons des besoins prioritaires en eau potable, surtout que nous sommes un pays en situation de stress hydrique.

Les critiques faites à l’encontre de la stratégie n’ont pas pour but de l’arrêter forcément mais au moins de lui préparer une assise forte et une coopération gagnant-gagnant entre la Tunisie et l’Allemagne. Pour cela, il faut mener des études de faisabilité rigoureuses, informer les Tunisiens (notamment les habitants locaux des sites choisis pour l’implantation) , consulter la société civile et engager avec toutes les parties prenantes un dialogue ouvert et inclusif. Ainsi nous pouvons garantir avec le profit économique, la préservation de notre environnement et le commencement d’une transition énergétique réussie.

Catégories
Articles

Besoin de sublimation

Par Ines Ayed

La sublimation a été l’une des notions qui m’avaient le plus fasciné en cours de philo. Freud nous informait alors que toute création artistique ou littéraire prenait source dans la pulsion sexuelle propre à toute personne mais que grâce à la sublimation, elle prenait une forme et une tendance qui l’en séparaient et l’élevaient vers des valeurs plus esthétiques et plus morales. Ce processus permettrait à des envies basiques d’acquérir de la beauté et surtout une forme acceptable par la société ce qui permet à l’art et à l’expression artistique supposée absolue d’esquiver la restriction moraliste et sociale.

  1. Une jeunesse crue et superficielle:

Les medias nous ont montré dernièrement les œuvres réalisées par nos jeunes bacheliers à l’ occasion du Bac sport dans toutes les régions de la Tunisie. Certaines de ces affiches géantes peintes par les élèves montrent des scènes obscènes et hors propos. L’audace y est la seule qualité mise en avant selon mon goût sans aucune créativité, aucune originalité. Des tableaux crus qui alarment la société que nos jeunes sont vulgaires, mal élevés et frustrés. Ce qui m’alarme personnellement dans cette affaire c’est l’absence de tout sens artistique. Qu’ils aient des frustrations sexuelles est tout ce qu’il y a de plus normal, c’est ce qu’ils en font qui est inquiétant.

  1. Culture dites-vous ?

Mais peut-on en vouloir à ces jeunes qui ne soupçonnent pas toute la débauche sublime des fleurs du mal ou des poèmes de Kais Ibn El Moulawah ? Nos jeunes superficiels et peu cultivés s’ennuient se cherchent puis se rabattent sur une matière culturelle contemporaine médiocre et pauvre et sur des medias qui conditionnent nos goûts et nos tendances à coups de matraquage. 

Des illustrations nombreuses marquent un paysage culturel et artistique qui s’enfonce dans la bassesse. Cette dernière est confondue trop souvent avec la liberté d’expression. On pense souvent que les mœurs ont changé, que les temps d’avant étaient plus conservateurs et plus strictes, la vérité est que maintenant il n’y a plus de sublimation de tout ce qui est mauvais, malsain et condamnée par la société.

III- Et si la révolution n’a pas encore eu lieu :

Quatre années déjà que nous croyons avoir une société et surtout une jeunesse volontaire et lucide. Mais plusieurs indices montrent la fragilité des Tunisiens, l’absence d’appartenance, le manque de références et un désert culturel effarent aggravés par leur arrogance de prétendre faire partie d’un pays d’exception. Des parents fatigués, ennuyés, affalés devant leurs écrans accusent les plus jeunes d’être perdus, oubliant leurs rôles d’éducateurs , négligeant l’importance de communiquer avec leurs enfants.

La révolution n’aura lieu que si on éteignait nos postes de télévisions, qu’on coupait ne serait-ce que pour quelques heures nos wifi et qu’on se remettait à penser les choses par nos propres moyens.

Serait-ce une grande nouvelle que de dire que le chemin reste long avant d’obtenir une jeunesse lucide et consciente, qui prépare une génération de leaders et de bâtisseurs, avec des têtes pleines. Un effort de chacun pour changer la donne, pour espérer un lendemain avec des adolescents frustrés peut être mais créateurs et artistes.

Catégories
Articles

La physique, déesse des temps modernes

Par Ines Ayed

En obtenant mon baccalauréat en section mathématiques (sans mention distinctive, je vous rassure), je me rappelle avoir hésité un moment entre opter pour une filière littéraire ou une filière scientifique. Puis l’évidence s’est imposée à moi : je ferai des études de physique. Quel meilleur moyen pour moi de comprendre l’univers? Je vous rassure qu’à dix-huit, je n’avais en aucun cas la prétention de comprendre quoi que ce soit. Mais je n’ai jamais regretté malgré les difficultés ce choix : La physique changeait en quelque sorte ma vision du monde.

Des années plus tard (non je ne vous dirai pas combien) une maîtrise de physique en poche et des dizaines de livres sur la matière (et sur d’autres aussi) dévorés, une incertitude persiste. La physique est-elle seulement cette science réaliste et froidement logique que nous pensons connaître?

je vais vous citer quelques exemples qui vous montreront que la physique donne lieu à la réflexion sur notre essence propre et à devenir peut-être même plus spirituel.

I- Tout est énergie :

Je ne me rappelle pas avoir été spécialement intéressée par le premier cours sur l’atome que j’ai eu. Et pourtant il y avait matière à l’être, ce n’était pas anodin de visualiser à quoi ressemble la plus petite entité portant les caractéristiques d’un élément donné.

La révélation est venue beaucoup plus tard lorsque je me suis souvenu de deux informations :

– la première est que les composantes de base de chaque atome ne diffèrent d’un élément à un autre que par le nombre, mais par exemple un neutron séparé d’un atome de Fer est identique à un neutron séparé d’un atome de carbone. C’est aussi le cas d’un électron séparé ou d’un proton séparé.

– La deuxième est que l’atome est composé à plus de 99.9 % de vide.

La première information nous enseigne que les composantes basiques de tous les éléments sont les même et que la seule différence est le nombre de ces composantes. Il faut par ailleurs rappeler que dans un atome trois sortes d’interactions( interaction forte, interaction faible et interaction électromagnétique) lui permettent de rester stable et fortement assemblé, ces interactions changent d’intensité dès que le nombre de particules qu’elles relient changent. Par un extraordinaire raccourci, on peut dire que ce qui fait différer un élément(toute matière sur terre, vivante ou pas) d’un autre c’est d’abord le nombre de ses particules donc sa masse et puis l’intensité de ses interactions (énergies).

La deuxième information nous enseigne que si nous ne percevons pas le vide de la matière c’est parce que l’interaction électromagnétique en perpétuel échange entre électrons et noyau (encore une énergie) comble ce vide.

L’énergie existe partout et même dans tout ce que nous considérons comme inerte. même l’impression de discontinuité entre les différents éléments ne serait qu’illusoire, toute chose renferme de l’énergie et peut alors interagir avec toute autre chose. Einstein nous dit même dans une réflexion spirituelle : » L’être humain est une partie du tout que nous appelons Univers ».

II- Physique quantique:

Si vous pensez que les interactions n’arrivent que de proche à proche, vous n’êtes pas le seul. Cela avait été transcrit en une loi appelée Loi de Localité : un objet donné ne pourrait influencer ou être influencé que par son milieu environnant. Mais de 1980 à 1982, Alain Aspect entreprend une série d’expériences remettant en doute cette loi et démontrant la loi d’intrication quantique qui peut se traduire par deux particules quantiques qui ont interagi ou qui ont été scindées d’une même particule mère en même temps auraient, même séparées par une très grande distance, des réponses associées.

La physique quantique est la première branche de la physique qui a proposé à l’homme de reconsidérer l’univers . Les physiciens savent pertinnement que tout y est relié mais ne savent pas de quelle manière c’est fait. Elle a montré à l’homme ses limites de perception et même de logique. L’être humain croyait jusque là que la réalité est figée, unique et perçue par ses sens et son cerveau de manière irréfutable mais la physique quantique bouscule enfin ces certitudes pour nous indiquer que ce que nous percevons et ce que nous ressentons est relatif, personnel et incertain. ce que nous vivons dépend de notre manière de le percevoir et de notre cerveau. l’homme croyait aussi qu’il vivait séparé et indépendant des autres cela s’avère faux: nous somme tous Un, et cette unité est peut-être Dieu.

III- Qu’est ce qu’il y avait avant le Big-bang ?:

Le Big-Bang est l’une des théories les plus fascinantes de la physique car elle explique la naissance de l’univers. Cette théorie de l’explosion qui a généré l’univers a été passionnément réfutée par Einstein car il croyait comme d’autres physiciens que l’Univers est statique. mais le Big-bang a été confirmé par l’observation , notamment par Hubble, des galaxies lointaines. En fait, les galaxies nous enseignent sur l’état de l’Univers dans sa jeunesse et dans ses premiers millénaires d’existence . Plus une galaxie est lointaine, plus la lumière qui en émane met des années, voire des milliers d’années pour nous parvenir et nous montrer l’état de l’univers à cette époque. Les galaxies observées montraient l’expansion de l’univers comme s’il était un ballon gonflé continuellement. Les physiciens estiment l’âge de l’univers à 13 milliards d’années et appellent le point de départ le point zéro. l’observation des galaxies aussi lointaines que possible ne nous confirmera jamais la schématisation de ce point et du début du processus de naissance car la lumière n’a commencé à se propager dans l’Univers que vers 380 000 ans après le point zéro ( Les physiciens estiment que le schémas qui en est présenté s’approche de la réalité). Ce schémas ne dit tout de même pas ce qui se passe avant le fameux point zéro et n’explique même pas pourquoi le Big-bang a eu lieu.

Qu’est ce qui a donné la première impulsion? Certains physiciens illuminés répondraient que c’est tout simplement Dieu.

Dans un recoin de l’Univers, existe une galaxie. En périphérie de cette galaxie, appelée la voie lactée, se trouve notre système solaire et bien-sur notre planète Terre. l’immensité de l’Univers nous fascinera toujours et nous enseignera que nous ne somme que poussière dans ce monde mais une poussière intelligente consciente et magnifique. Et comme le dit si bien Hubert Reeves « nous sommes tous des poussières d’étoiles ».

Catégories
Articles

La conscience collective : la force du peuple qui sommeille

Par Ines Ayed

Révolution, révoltes ou soulèvements populaires, mais qui est-ce qui provoque ces foules, les incite à constituer un seul flot, un seul mouvement comme ayant une seule volonté? Ces citoyens réunis : des individus que beaucoup de choses distinguent et qui choisissent pourtant d’agir ensemble. Certains expliquent cela par la conscience collective. Mais qu’est-ce que la conscience collective ?

I La conscience collective humaine : mythe ou réalité

Les sociologues et les psychologues, qui avancent la notion de conscience collective, expliquent qu’elle s’illustre d’abord (et même mieux) chez les fourmis.

En fait, la fourmi isolée se montre inefficace et très vulnérable. Par contre en formant un groupe, chaque fourmi devient un émetteur-récepteur de tout un réseau neuronal intelligent qui agit collectivement.

Durkheim a été le premier à traiter la conscience collective dans ses ouvrages et à parler du fait social qui identifie un événement, un phénomène ou un comportement résultant de la conscience collective par sa généralité, son extériorité et son pouvoir collectif. Les sociologues modernes préfèrent, quant à eux, avoir recours aux statistiques pour avancer la véracité d’un tel événement. Depuis 1998, Le Projet de Conscience Globale mené par l’Université de Prinston mesure les tendances des groupes et essaye de synthétiser ces résultats en des données chiffrées. Les dispositifs de ce projet ont mesuré, par exemple, lors du 11 septembre la synchronisation des émotions et ont enregistré un pic quatre heures avant les faits.

II le besoin d’appartenir et d’avoir un leader

Gustave Le Bon explique dans son livre « Psychologie des foules » que la conscience d’un groupe n’est pas la somme directe des consciences individuelles qui la forment. Cette conscience collective se simplifie, devient plus linéaire. Elle procure à chaque membre ce sentiment réconfortant d’appartenance et de puissance qui le dispense parfois même d’avoir ses propres opinions et avis sur les choses. Il s’identifie désormais à cette communauté, à ses principes et à ses causes. On quitte un peu son individualité pour faire partie d’un tout. Cette tendance est d’autant plus importante si l’on imagine une personne peu cultivée et qui arrive avec peu de lucidité et de réflexion propre, prête à laisser à un leader charismatique et influant le rôle de lui montrer le chemin. Un film allemand « LA Vague » illustre ce schéma social et la facilité avec laquelle on peut faire rallier à sa cause et à son groupe des individus, qui arrivent en acceptant la discipline et l’effacement de l’individualité face au collectif.

Si de plus ces membres vivent avec une frustration, un manque d’assurance, leur aptitude à obéir au groupe et au meneur, de faire partie de ce flot est plus grande. Cette synchronisation des idées, des avis et des choix mène à terme (même si on ne le voulait pas forcément) à une conscience collective qui peut s’avérer ravageuse.

II la Conscience collective de L’Etat Islamique 

Daech n’aurait pas fait autant peur si ses membres désiraient posséder des richesses matérielles ou un pouvoir politique mais le fait est que la conscience collective de cette communauté est fédérée par la religion, les causes spirituelles étant les plus difficiles à briser. Leurs raisons sont divines, leurs leaders ont les plus forts arguments : des arguments « sacrés ».

Rappelons que selon la majorite des islamologues, Mohamed, que la paix et la bénédiction de Dieu soient sur lui, fut le dernier envoyé de Dieu parce que L’humanité atteignait une maturité et une autonomie de réflexion telle qu’elle est devenue capable seule de percevoir le message divin avec ses moyens intellectuels, et parce que, par le savoir et la science, elle est devenue capable de pénétrer seule les voies de Dieu.

Mais nous retrouvons un monde arabe qui reste à la traine dans l’instruction et la recherche, préparant ainsi des populations médiocres, débiles et influençables au discours du premier qui crie plus fort et prétend connaître la vérité divine.

L’ironie veut que plus on est faible et dépourvu de personnalité, plus au sein du groupe nous montrons de la passion et de la volonté. Et nous nous retrouvons avec des hordes qui se croient les plus pieux sur terre, qui croient pouvoir sauver l’islam et l’humanité en décimant cette dernière.

IV Choisissez vos leaders

Une effervescence est ressentie ces jours-ci sur la scène politique de notre Tunisie. On s’apprête bientôt à partir choisir et élire notre leader. Et quand certains candidats essayent d’être honnêtes, sobres et réalistes. La majeure partie restante choisit plutôt de séduire les foules avec un dialogue enchantant et populiste. Et la conviction se fait implicite et envahit de plus en plus un grand nombre d’électeurs dont la conscience collective se synchronise à choisir le plus imposant, ou le meilleur orateur.

On sous-estime justement la force des paroles. Mais en politique, cette force est indéniable. On se rappelle tous du discours de François Hollande face à Nicholas Sarkozy à la veille des élections présidentielles françaises de 2012 « Moi président ». Ce discours avait beaucoup séduit les spectateurs et ils avaient cru y voir une force potentielle qui légitimerait l’ascension de Hollande. Les sondages d’opinion des dernières années ont montré pourtant la déception des Français.

V Conscience collective : la force est en vous tous….ensemble

Parallèlement, dans un tout autre contexte, à savoir, la mécanique quantique, il existe un phénomène : intrication mécanique, qui a été expérimenté pour la première fois à l’université de Genève en 1997 et qui a bouleversé à jamais notre vision du monde. Cette expérience met en avant deux particules quantiques créées en même temps et séparées par une longue distance (22 kilomètres dans l’expérience). L’une des particules subit une action et réagit à cette action. Sa jumelle réagit pareillement même si elle n’a subi aucune action. La conclusion de cette expérience est que le monde crée en une fois par le Big Bang ne formerait alors qu’une seule et même unité et vibrerait aussi d’une seule et même corde. Un parallélisme étonnant entre la conscience humaine et l’attitude des particules quantiques.

Former une unité tout en gardant son individualité est le challenge auquel on doit faire face, en tant qu’humain conscient de son état. Ramener sa passion et un esprit de combativité au groupe sans pour autant délaisser son ego et son « cogito » est ce qui sauvera peut être l’humanité.

Catégories
Articles

Nouvel ordre mondial

La prochaine révolution sera économique ou ne sera pas

Par Ines Ayed

Nous vivons incontestablement une époque difficile… Epoque difficile : Un euphémisme quand on se rappelle les guerres qui se multiplient, la famine et les épidémies qui sévissent surtout chez les pauvres de ce monde. Le système économique mondialiste creuse les disparités donnant les pleins pouvoirs à quelques multinationales qui en grandissant écrasent tout sur leur passage.

Mais un peu partout dans le monde, des consciences se réveillent. Et quand la majeure partie des humains accepte avec défaitisme un système fait de consumérisme et d’asservissement, d’autres se rebellent et croient en un monde différent, plus humain et plus moral. Ces derniers allumés osent même prôner tout un nouveau style de vie basé sur l’éthique sociale et le respect de l’environnement.

  1. Des multinationales qui appauvrissent les humains, mais aussi la nature :

Les multinationales, Eglises des temps modernes, font la pluie et le beau temps. Même les gouvernements ont intérêt à les caresser dans le sens du poil pour ramener de l’investissement et de l’emploi chez eux. Alors elles se permettent tous les caprices.

Elles choisissent souvent de délocaliser des usines des pays développés vers des pays en voie de développement et les raisons foisonnent : tout d’abord des couts de productions de loin inferieurs mais aussi la possibilité de commettre des fraudes écologiques en toute impunité chez des décideurs qui ferment plus volontiers les yeux. Comme en Inde où des analyses des eaux ont montré une forte concentration (et même la plus forte au monde) de médicaments : résultat de l’industrie pharmaceutique qui prospère dans les provinces indiennes et déverse ses eaux usées sans leur faire subir le moindre traitement d’épuration.

Mais les désastres écologiques surviennent aussi dans des pays plus riches et plus modernes, comme au Canada, où le gouvernement a choisi d’opter pour l’extraction du pétrole bitumeux aux dépends encore une fois de l’environnement. Alors avec les compagnies pétrolières, Ils ont tout d’abord rasé une large surface de la Forêt Boréale et puis ont eu recours à l’injection d’eau sous haute pression pour séparer le pétrole du sable auquel il est mélangé. Un processus très couteux en ressources et notamment (Et c’est bien bizarre) en énergie et qui déverse des tonnes d’eau polluée en pleine nature.

Et on peut continuer longtemps à dénombrer les crimes écologiques commis sous prétexte du profit et de la croissance.

  1. Une économie basée sur la dette

Mais manquer de ressources peut nous laisser très peu de choix et l’emprunt bancaire devient alors une évidence. Même pour le citoyen moyen, cela apparait de plus en plus comme une nécessite pour acquérir une maison, une voiture et parfois même consommer au quotidien. Après tout, les états aussi ont recours à l’emprunt pour investir, développer, croître ou même pour payer des salaires. Quel mal y a-t-il à dépenser l’argent qu’on n’est pas sûr de gagner demain ?

Mais là commence le cercle vicieux, pour chaque pays, de devoir développer plus, pour rembourser une dette qui ne cesse d’enfler, avec des ressources qui ne cessent de s’épuiser. Dans ce tableau plein de noirceur, certains pays arrivent tout de même à tricher : comme les Etats-Unis, qui pourvus de leur banque fédérale, stabilisent leur dollar (libéré d’une valorisation par l’or) comme bon leur semble et tant pis si ça va finir un jour par créer un effondrement économique mondial, plus radical que la crise de 2008. Mayer Rochild avait même dit : « Donnez-moi le pouvoir de créer la monnaie et je me moque de qui fait les lois »

Mais les nouvelles ne sont pas que mauvaises, car nous avons appris dernièrement que Pékin et Moscou ont mis au point un compromis pour faciliter les transactions commerciales directes entre leurs deux pays monnayés par leurs seules devises. Du pétrole vendu sans dollars ? Mais qui a dit qu’ils ne pouvaient pas se passer du dollar ?

*Une nouvelle moins récente (datant du 1er aout) nous annonçait aussi la formation d’une Mondiale.coalition : Les BRICS Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud. Cette coalition déplacerait un peu le centre de gravité économique mondial de chez le FMI et la Banque mondiale.

  1. La bonne foi des uns fait les choux gras des autres

Dans un autre contexte purement économique, le commerce équitable est une formule qui a été proposée à la fin de la deuxième guerre mondiale, concrétisée dans les années soixante dix, puis remise à jour ces deux dernières décennies. L’intention apparente d’un tel commerce instauré entre les pays du sud et les pays du nord est d’équilibrer les parts de marché de chaque partie intervenante dans la transaction commerciale. Et croyant participer à cette tentative de réaliser une meilleure justice sociale et économique, des consommateurs ont cru bon d’opter pour les produits portant un label de commerce équitable en ignorant que ce produit n’a d’équitable que le titre. Une opacité des échanges, un manque de traçabilité du produit et une incapacité d’évaluer la juste marge bénéficiaire de chaque partie intervenante faussent la donne et amoindrissent la crédibilité de l’équité d’un tel commerce.

  1. La vie autrement : tendance altermondialiste

Faire ces constations de la dégradation de notre mode de vie et l’étroitesse de nos horizons futures n’a pas empêché certains de vouloir le changement et même d’agir pour l’avoir. Des mouvements et des associations altermondialistes ont vu le jour pour militer pour instaurer un nouveau mode de vie.

ATTAC en France, (à comprendre : association pour la taxation des transactions pour l’aide aux citoyens) créée en 1998, vise à militer pour faire croire à la possibilité d’un modèle différent qui se baserait sur un meilleur respect de la nature et du genre humain sans chercher seulement l’intérêt d’un petit groupe de privilégiés comme c’est le cas aujourd’hui.

Mais la tendance n’a pas convaincu que de petits groupes peu structurés et spontanés. La tendance s’est bien répandue en Amérique latine le mouvement a pris une ampleur mondiale et la création d’un forum social qui s’organise tous les ans depuis 2001 en a émané. Les trois premières sessions ont été organisées à Porto Alegre, les suivantes un petit peu partout dans le monde. Ce rassemblement qui a été créé en premier lieu pour contrecarrer le libéralisme économique, a vu s’élargir les fronts de son militantisme et y inclure d’autres sujets tels que l’équité sociale, les medias, les droits, la culture, etc.

Aux septiques qui annoncent qu’ils ne voient rien venir, que même si eux souhaitent le changement, la machination est trop grande et qu’ils ne pourront rien faire. Les optimistes porteurs d’espoirs, répondent que la révolte commencera bientôt par la base de la pyramide sociale, là où les gens sont écrasés par les inégalités et par un système qui les exclue, les abandonne affamés et marginalisés. Des pays africains exploités économiquement alors qu’ils se sont affranchis de la colonisation, des pays de l’Asie du Sud-Est qui partent aux pays du golf non pas pour travailler mais pour devenir des quasi esclaves, des citoyens qu’on chasse de chez eux pour construire des stades ou des stations balnéaires, des Forêts qu’on rase et des animaux qu’on décime de tous ceux là et de bien d’autres émanera la révolte qui murit déjà dans les esprits et les âmes des justiciers et des opprimés.

Catégories
Articles

Idéaux à relativiser

La démocratie est- elle toujours aussi évidente?

Par Ines Ayed

Il y a trois ans, un changement a eu lieu en Tunisie. Certains n’arrivent pas encore à considérer ce qui est arrivé comme étant une révolution. Une volonté populaire générale est venue pourtant par la suite revendiquer l’instauration d’une vraie démocratie. C’était évident pour tous que le peuple devait choisir. Personne ne posait la question de savoir s’il avait la maturité nécessaire pour cela.

Selon le rapport de Freedom house, organisation non gouvernementale (majoritairement financée par la banque fédérale des Etats-Unis), la Tunisie, annoncée comme la première hirondelle du printemps arabe, pouvait désormais revendiquer le statut de pays démocrate ou apprenti-démocrate et marcher sur le chemin de l’épanouissement social et politique. Mais arrivons-nous à être une société démocratique ?

  1. Au Commencement, Athènes créa la démocratie :

La démocratie était apparue à Athènes au Vème siècle avant J.C. et même si, dans l’histoire, des formes de gouvernances et de sociétés démocratiques étaient apparues auparavant, les démocraties contemporaines semblent s’être inspirées du modèle athénien. Les Athéniens étaient très fiers de leur système politique et surtout social qui mettait tous les citoyens sur le même pied d’égalité. Pourtant Platon, entre autres, trouvait ce système peu réaliste. Son principal argument se résumait dans la nécessité d’avoir un minimum de connaissances pour gouverner. Le peuple mû par ses seuls intérêts, n’était pas apte, selon lui, à faire un choix judicieux.

Mais, mise à part son évaluation philosophique, la démocratie athénienne avait aussi ses zones d’ombre comme système. L’Ostracisme, par exemple, était une pratique pendant laquelle les athéniens écrivaient sur un tesson de poterie le nom de la personne qu’ils voulaient exclure de la ville, celui dont le nom était réécrit le plus souvent devait alors quitter Athènes. Des fouilles archéologiques récentes ont montré qu’on soudoyait les citoyens analphabètes pour qu’ils déposent aux votes des tessons déjà écrits.

La démocratie athénienne fut pourtant transmise jusqu’aux temps modernes comme l’exemple à suivre.

  1. Démocratie : peut-on vivre tous égaux en droits ?

La démocratie n’est pas qu’un système de gouvernance. C’est aussi instaurer l’égalité absolue de droits entre les citoyens, mais qu’en est-il de notre société ?

L‘ idée émise par Karl Marx dans « la question juive » avançait que l’égalité des droits de l’homme que prône une société démocratique, conforte l’homme dans son égoïsme, le sépare de son prochain et résume ses droits en son droit de propriété privée. La démocratie et l’égalité des droits de chaque individu seraient alors fictives selon Marx, limitées par son niveau social qui déciderait de son accès à une bonne éducation, à la protection de sa sante, à avoir une vie confortable ou alors juste digne.

Les Tunisiens, appartenant désormais à un pays « démocratique », voulaient revendiquer leurs droits et une effervescence sociale a gagné alors tout le pays. Le Tunisien a voulu revendiquer, entre autres droits, son droit de manifester (pas toujours pacifiquement), de faire la grève mais aussi de détourner la loi : un amalgame affligeant entre désobéissance et droit démocratique dont a résulté un certain temps une anarchie insoutenable. Des pratiques aussi évidentes que payer ses impôts et ses factures le devenaient moins, l’économie défaillit, assaillie par le marché parallèle, des organismes vitaux s’immobilisèrent et un cafouillage social en résulta.

Certains sociologues, en analysant ce qui avait porté du tort au pays, répondaient que c’était l’absence d’une élite intellectuelle qui présente un modèle social constructif pour guider les foules mais aussi les notions d’éthique, de nationalisme, et surtout une application ferme de la loi.

  1. Quelle démocratie pour nous ?

Il faut rappeler que la déception d’un grand nombre des Tunisiens a été grande quand ils ont vu les députés de L’Assemblée Nationale Constituante choisis démocratiquement, il y a trois ans, pour représenter le peuple tunisien, écrire sa constitution et décider de son avenir. Certains pensent que tout cela est déjà dépassé pour la Tunisie et que maintenant l’espoir est renouvelé avec les élections législatives prochaines

Le futur leader de la Tunisie aura la tache difficile de rétablir la sécurité, sortir l’économie de la récession et développer les différents secteurs tels que l’éducation, la santé, l’infrastructure, etc. Mais rien de tout cela ne pourra être réalisé même avec la meilleure volonté, si les citoyens ne s’y mettent pas eux-mêmes car la démocratisation de la Tunisie ne peut se réaliser sans qu’il y ait une vraie « révolution sociale » : un changement fondamental des mentalités des citoyens qui permet de retrouver le sens du devoir avant la revendication des droits.

Il est temps (à mon humble avis) de faire ou de refaire la révolution pour qu’elle éradique les clichés de l’état nourricier et de la nation mère. Les ressources sont bien loin d’être inépuisables et ne dispensent aucun citoyen aussi modeste qu’il soit de participer et travailler en toute conscience.

Alors élevez, chers concitoyens, de nouveaux slogans, remplacez la liberté et la dignité par l’engagement et l’humilité puis marchez vers un lendemain ambitieux.